La justice panaméenne interrompt les enquêtes dans l’affaire des «Panama Papers»
Le ministère de la justice panaméen a annoncé ce mercredi l’arrêt des enquêtes relatives au dossier dit «Panama Papers» concernant l’implication de nombreuses personnalités proches de certains gouvernements et des sociétés off-shore dans des affaires d’évasion fiscale, rapporte le site Russia Today. Les représentants du ministère de la justice ont, lors d’une conférence de presse, justifié cette décision par l’absence de fondement juridique permettant de poursuivre régulièrement les enquêtes dans cette affaire qui est aujourd’hui entre les mains de la Cour suprême, qui devrait statuer sur le bien-fondé de la décision. En avril 2016, la justice panaméenne avait ouvert une enquête sur ce scandale, suite aux révélations publiées par le journal allemand Süddeutsche Zeitung, relayé ensuite par plusieurs titres de la presse internationale, à partir de quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca.
Plusieurs pays ont ouvert des enquêtes pour blanchiment dans la foulée des révélations sur un vaste système d’évasion fiscale. Mossack Fonseca a déclaré que ces révélations étaient un «crime» et une «attaque» contre le Panama, régulièrement accusé d’être un paradis fiscal, ce que contestent les autorités. Le gouvernement du Panama avait sur le coup assuré qu’il «coopérerait vigoureusement» avec la justice en cas d’ouverture d’une procédure judiciaire. Or, le ministère panaméen de la Justice a reconnu la «complexité et l’étendue sans précédent des informations» divulguées mais avait déclaré qu’il «mettrait en œuvre tous les instruments» à sa disposition pour mener à bien l’enquête.
Décrite comme «la plus grande fuite de données de l’histoire du journalisme», l’affaire dite «Panama Papers» a eu l’effet d’une bombe dans les milieux politique et sportif, notamment, en révélant l’implication de plusieurs stars du football, comme Michel Platini ou Lionel Messi, mais aussi une douzaines de chefs d’Etat, dont la moitié encore en activité, en plus des centaines de chefs d’entreprise et d’hommes d’affaires qui avaient choisi de placer leur argent dans des paradis fiscaux.
R. Mahmoudi
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