La LADDH appelle à un débat national sur l’athéisme
La section de M’sila de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) appelle à l’organisation d’une conférence nationale sur l’athéisme. Profitant de la programmation du procès en appel des deux personnes condamnées le 28 novembre dernier à la prison ferme pour atteinte à l’islam, le bureau de M’sila de la ligue dirigée par Norreddine Benissad soulève la question de la liberté de penser et de s’exprimer. Il considère que le procès en appel annoncé pour le 31 janvier 2017 devra être l’occasion de poser cette problématique relative à la place des non-croyants dans la société algérienne.
Ce bureau de M’sila a affirmé avoir «envoyé par écrit le 22 décembre 2016 deux correspondances au ministre de l’Intérieur et au wali de M’sila, sollicitant l’organisation d’une conférence nationale sur l’athéisme». Le bureau de la LADDH de M’sila, représenté par Smaïl Ghellab et Layachi Amroune, «n’a reçu aucune réponse à ce jour, ce qui constitue un rejet systématique à tout débat».
La section locale estime que la réaction des hautes autorités était plus ou moins prévisible. Mais elle dit ne pas comprendre l’attitude du bureau national de la LADDH qui «s’est substitué au ministre de l’Intérieur» en reniant l’existence de sa section de M’sila, bannissant ses membres et même leur soustrayant leur droit de militer dans toute organisation humanitaire à travers une précision publiée dans la presse nationale. Cette section a précisé que le but recherché par cette conférence, sollicitée auprès des hautes autorités, est de «soutenir ces deux personnes qui ont été royalement laissées pour compte, alors que leur cas relève, dans son essence, de la liberté d’expression».
«Que ces deux citoyens soient athées ou ce qu’ils veulent être, leur seul tort est de s’être exprimés», a relevé non sans regrets la section locale de la LADDH qui demande au président de la LADDH d’entrevoir la possibilité d’organiser une conférence nationale sur l’athéisme et les atteintes aux libertés d’expression à M’sila. Pour ce bureau, il s’agit d’une question qui mérite d’être débattue publiquement, car elle concerne les Algériens.
Hani Abdi
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