Mokri feint d’ignorer l’appel de Sofiane Djilali et anticipe sur son entrée au gouvernement
Le président du MSP réunifié, Abderrazak Mokri, n’a pas jugé utile de s’adresser à Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, qui a demandé «solennellement», le dimanche 29 janvier, le départ de son parti de l’Instance de coordination et de suivi de l’opposition (ICSO). Sur son mur Facebook, le chef de la branche algérienne des Frères musulmans a employé le mot «certains», en faisant clairement allusion au président de Jil Jadid qui a accusé le MSP de se préparer pour siéger au prochaine gouvernement qui sera formé après les législatives. «Certains qui manquent de concentration disent que le MSP envoie des messages au pouvoir pour obtenir un quota dans les prochaines législatives. Ces intelligents peuvent-ils nous expliquer comme cela est-il possible lorsque tout le monde sait que les élections sont fraudées et que le MSP reste le seul parti qui affronte le FLN et le RND dans toutes les wilayas et communes du pays et donc la première victime du trucage des urnes ?», s’est-il interrogé tout en ironisant sur l’histoire des quotas en affirmant que «le MSP ne veut que le quota du peuple».
La réponse de Mokri en dit long sur ce qui sépare son parti de celui de Soufiane Djilali et ceux qui ont des positions beaucoup plus proches de sa formation que de celle du MSP. Hier, le président de Jil Jadid avait précisé sur sa page Twitter que le MSP négociait son retour au gouvernement, ce qui rendrait sa présence au sein de l’ICSO inutile, voire encombrante. Après avoir claqué la porte de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) créée en 2014, en désaccord sur les législatives, Soufiane Djilali continue son offensive en réclamant ouvertement et publiquement la tête d’un membre de l’ICSO. Sa sortie reflète le malaise qui règne au sein de cette instance de concertation minée par des clivages politiques, des rivalités et des divergences de fond. D’ailleurs, la dernière réunion de l’ICSO a été boudée par certaines formations politiques.
Au-delà des raisons avancées par chacun des membres pour justifier son absence, l’échec de cette réunion était révélateur de ce malaise qui menace l’avenir de l’ICSO. La raison est à chercher dans les partis siégeant dans cette instance qui n’ont pas eu tous la même position par rapport aux prochaines législatives. Les formations de Benflis et de Soufiane Djilali ont opté pour le boycott, les autres, plus nombreux, ont choisi plutôt de participer. S’ils sont d’accord sur la nécessité d’aller vers un changement pacifique, ces partis ne semblent pas partager la même vision de la démarche à suivre pour l’obtenir.
Sonia Baker
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