Comment les Frères musulmans veulent sauver leur peau contre 5 millions de dollars
Classée en Egypte comme organisation terroriste, la confrérie des Frères musulmans est depuis quelque temps affolée à l’idée d’être répertoriée comme telle également aux Etats-Unis. Pour éviter un tel scénario catastrophe qui serait synonyme de fin pour la confrérie, ses responsables ont décidé de mener une vaste campagne de lobbying pour dissuader les membres du Congrès américain de prendre exemple sur le pouvoir égyptien.
L’enjeu pour eux est d’empêcher à tout prix que le projet de loi circulant actuellement dans les travées du Congrès, et faisant des Frères musulmans des terroristes en puissance, n’aboutisse. Pour y parvenir, la confrérie vient de s’offrir les services d’une importante société américaine de publicité et de lobbying afin de contrer le discours de leurs «ennemis» aux Etats-Unis.
Certaines sources médiatiques arabes soutiennent que les Frères musulmans ont proposé la coquette somme de 4,8 millions de dollars à Glover Parc Group qu’ils ont chargé de mettre fin à leur cauchemar. Il a été également demandé à cette société, dont le siège se trouve à Washington, de réhabiliter l’image des Frères musulmans dans la presse américaine et surtout de faciliter les échanges entre les différents acteurs de la nouvelle Administration américaine et la direction des Frères musulmans.
La survie de la confrérie dépend, dit-on, du résultat de cette opération de charme qui ambitionne rien de moins que de faire changer d’avis au nouveau président américain concernant les Frères musulmans. C’est, semble-t-il, d’anciens responsables de l’Administration Obama qui ont conseillé aux Frères musulmans de faire appel à Glover Parc Group, société créée en 2001. Ce n’est pas tout. Les hauts cadres de l’entreprise ont déjà eu par le passé à épauler Barack Obama et Hillary Clinton dans des élections. Ce sont particulièrement des proches de l’ancienne Secrétaire d’Etat Hillary Clinton qui ont aidé les Frères musulmans à convaincre Glover Parc Group de travailler pour eux.
Parmi eux, il y a Jonathan Cobb, directeur exécutif de la société, qui a travaillé dans le bureau «Clinton Law Firm» appartenant à l’ex-candidat à la présidentielle. Cobb a été également conseiller spécial de l’ancien président américain Bill Clinton à la Maison-Blanche entre 1993 et 2001. Jonathan Cobb était également dans l’équipe de campagne de Barack Obama en 2008 avant d’atterrir quelque temps plus tard à la Maison-Blanche pour travailler dans un département connu sous le nom de «Stratégies interactives pour le Président».
Glover Parc Group compte également dans ses rangs des dizaines d’anciens hauts responsables de la Maison-Blanche, du Département d’Etat. Ils sont, dit-on, connus pour avoir un important réseau de relations avec les membres du Congrès, des centres de décision et d’importants think tanks américains. La société qui va donc empocher près de 5 millions de dollars aura la tâche compliquée de travailler au corps les membres du Congrès américain, les responsables de la Maison-Blanche et les leaders des partis démocrates et républicains pour les persuader de laisser tranquilles les Frères musulmans.
C’est, rappelle-t-on, le sénateur républicain et ancien candidat à la présidentielle, Ted Cruz, qui a présenté début janvier un projet de loi au Sénat qui préconise d’inclure les Frères musulmans et les Gardiens de la révolution iraniens dans la liste des organisations terroristes. Cruz avait alors écrit dans des tweets : «Fier de présenter un projet de loi classant les Frères musulmans comme une organisation terroriste, il est temps d’étiqueter l’ennemi par son vrai nom.»
Khider Cherif
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