Election ou rentrée parlementaire ?
Par R. Mahmoudi – A moins de trois mois des élections législatives, les partis politiques commencent à aiguiser leurs armes pour affronter une des échéances les plus redoutées depuis la proclamation du multipartisme en Algérie. En plus de leur fragilité et de leur frivolité, la plupart des partis en lice, FLN en tête, ne semblent pas pour autant préoccupés par tous les enjeux que cela représente pour l’avenir immédiat du pays.
Tous leurs efforts sont concentrés sur les aspects organiques, au point qu’une simple opération de collecte de candidatures devient un grand show politique présenté comme une preuve de transparence. Les partis de l’opposition, qui à un moment donné avaient mis sur pied une plateforme de transition, sont eux aussi englués dans le même processus et ne demandent pas plus qu’un traitement équitable par l’administration locale sur telle ou telle procédure et se battent aujourd’hui pour obtenir des formulaires de candidature.
Plus opportunistes que tous, les islamistes se proposent d’aider le gouvernement même dans ses actions diplomatiques à l’échelle régionale. Ils sont prêts à tous les sacrifices et à camper momentanément tous les rôles possibles pour accéder au pouvoir. Eux, ils n’ont pas besoin d’expliquer les enjeux de cette élection ; ils en font partie.
De son côté, le gouvernement appréhende cette échéance sous le prisme purement bureaucratique, comme s’il s’agissait d’une simple rentrée parlementaire pour laquelle il mobilise tout son encadrement et ses démembrements. Pas de débats, pas d’interventions du Premier ministre et du reste des membres de son gouvernement pour sensibiliser les citoyens, pour expliquer l’extrême sensibilité de ce rendez-vous électoral. Mais, lorsqu’on sait que même la question de la participation des ministres à ces élections n’est pas encore tranchée, on comprend mieux l’apathie qui gagne l’Exécutif depuis quelque temps. A moins que, en haut lieu, on n’hésite encore entre le maintien d’une équipe qui a survécu à des bourrasques et la désignation d’un cabinet plus en phase avec les nouvelles attentes.
R. M.
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