Un déficit de près de 800 000 vaches laitières
Le nombre des vaches laitières au niveau national est largement en deçà du cheptel nécessaire pour répondre aux besoins en lait, a affirmé jeudi le président du Comité national interprofessionnel du lait, Mahmoud Benchakour.
Ce cheptel est constitué actuellement de 200 000 vaches seulement alors qu’il faudrait environ un (1) million de vaches laitières pour satisfaire la demande exprimée, a indiqué M. Benchakour sur les ondes de la radio nationale.
Selon lui, la stratégie pour augmenter la production laitière locale nécessite le renforcement de la production fourragère et les activités liées à la filière, l’instauration d’un système de contrôle de la production et l’importation de vaches laitières pour combler le déficit.
Il est impératif, a-t-il poursuivi, de revoir le système d’élevage et de maintenir une durée de production des vaches laitières à 5 années au lieu de 2 à 3 années comme il se fait actuellement.
Les besoins actuels sont de 4,5 à 5 milliards de litres/an alors que la production locale tourne autour de 600 à 800 millions de litres/an, soit un déficit de près de 4 milliards de litres/an qui est comblé par les importations, a-t-il précisé, ajoutant que le taux moyen de consommation par personne est de 115 litres/an en Algérie.
Questionné sur les quantités de lait que les éleveurs jettent parfois lorsqu’ils ne trouvent pas preneurs, M. Bouchakour a expliqué que ce cas se produit généralement lorsque les cours mondiaux du lait en poudre sont en baisse et que les transformateurs préfèrent l’acheter puisqu’il leur revient moins cher que le lait cru local.
Mais il a observé que c’est justement dans ce genre de situation que l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) doit jouer son rôle de régulateur en diminuant la distribution du lait en poudre aux transformateurs afin de les amener à s’approvisionner en lait cru local.
Il a également proposé que pour réduire la facture d’importation de lait en poudre, des licences d’importation doivent être instaurées pour obliger les importateurs à investir localement, et ce, à l’instar de ce qui a été fait pour les concessionnaires des véhicules.
Sur ce point, il a soutenu que le comité qu’il dirige a soumis cette proposition au ministère de l’Agriculture.
Concernant l’abandon de l’emballage du lait dans les sachets et son remplacement par les briques en carton dès mars prochain, il a fait savoir que cela allait induire automatiquement une augmentation du prix du lait subventionné dans une fourchette oscillant entre 5 et 8 DA, sachant que le lait en sachet subventionné est cédé actuellement à 25 DA.
R. E.
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