Amnesty International dénonce la condamnation de manifestants pacifiques à Tamanrasset
La condamnation de quatre manifestants pacifiques à Tamanrasset a fait réagir le bureau d’Alger d’Amnesty International. Dans un communiqué rendu public à l’occasion du procès en appel, cette ONG internationale dénonce le premier jugement, condamnant les quatre manifestants à 6 mois de prison ferme. Une peine assortie de 5 000 DA d’amende pour chacun d’eux. Le procès en première instance a eu lieu le 10 janvier dernier. Il est reproché aux quatre manifestants d’avoir participé à un sit-in pacifique «dans le quartier de Gataa El-Oued pour demander la construction d’une clinique et la mise à disposition des habitants d’autres services et infrastructures publiques». Ils ont été condamnés pour «incitation à un attroupement non armé».
Amnesty International appelle les autorités à «abandonner les charges d’incitation à un attroupement non armé et à réformer la législation nationale pour qu’elle respecte la liberté de rassemblement». Cette ONG considère que ces quatre manifestants «ont aussi été accusés d’entrée par effraction sur le terrain et de dommages après que le propriétaire des lieux eut déposé une plainte». «Les deux premières audiences ont eu lieu les 29 janvier et 8 février, sans que les prévenus aient d’avocat pour les conseiller ou les défendre», dénonce Amnesty qui précise dans ce sillage que «l’un des prévenus, Dahmane Zenani du mouvement Ma Frat, avait déjà passé 6 mois derrière les barreaux en 2016 suite à une condamnation en rapport avec une autre manifestation pacifique dans la ville».
Pour Amnesty, la libération et l’extinction des poursuites contre ces manifestants pacifiques vont constituer une preuve de la volonté des hautes autorités du pays à veiller au respect des libertés.
Sonia Baker
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