Efficacité budgétaire : «L’Algérie est un bon exemple»
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a indiqué samedi à Dubaï que l’Algérie constituait «un bon exemple» en matière de maîtrise de politique budgétaire à travers le programme mis en place fixant les objectifs de recettes et de dépenses sur plusieurs années. S’exprimant au cours du deuxième Forum arabe des finances publiques qui se tient à Dubaï, Mme Lagarde a souligné la nécessité pour les économies arabes de définir les objectifs de recettes dans la conception d’une politique fiscale globale.
La définition de ces objectifs aide à aligner les recettes sur les dépenses aussi bien à court qu’à long terme, a-t-elle noté. «L’Algérie constitue un bon exemple. La loi de finances de 2017 prévoit un cadre à moyen terme qui fixe des objectifs de recettes et de dépenses pour les trois exercices à venir», a-t-elle relevé à ce propos. Pour faire aboutir les réformes fiscales et atteindre leurs objectifs, les gouvernements devront centrer leur politique fiscale sur certaines priorités fondamentales, a ajouté Mme Lagarde.
«Dans les pays exportateurs de pétrole, cela suppose de diversifier les sources de recettes pour ne plus dépendre du pétrole ou du gaz», a-t-elle expliqué. La directrice générale du FMI a suggéré que les pays mettent en place dans un premier temps une TVA et d’autres taxes sur la consommation, par exemple sur le tabac et sur les boissons sucrées. A terme, ces pays peuvent également envisager de tirer d’autres recettes de la fiscalité des revenus et des biens fonciers. Les pays du Golfe, par exemple, préparent aujourd’hui l’adoption d’une TVA harmonisée pour 2018. Ce travail, auquel le FMI a apporté son assistance technique, pourrait permettre de mobiliser des recettes de l’ordre de 1 à 2% du PIB en partant de l’hypothèse d’un taux de TVA de 5%, a-t-elle dit.
Dans les pays importateurs de pétrole, la grande priorité consiste à dégager des recettes plus importantes en élargissant l’assiette des impôts existants, a soutenu la responsable du FMI. Ces réformes sont de nature à simplifier les systèmes fiscaux et à les rendre plus efficients et plus équitables. Cela passe par exemple par une rationalisation des taux de TVA multiples ou d’autres avantages fiscaux. La patronne du FMI a cité comme mesures particulièrement porteuses «la simplification des barèmes et la suppression d’exonérations, de trêves fiscales et d’autres niches qui ne profitent qu’à une minorité et ouvrent la porte aux arbitrages».
L’Egypte, par exemple, a décidé l’an dernier de remplacer son ancienne taxe générale sur les ventes par une nouvelle taxe sur la valeur ajoutée. Une fois qu’elle sera pleinement mise en œuvre, cette nouvelle TVA permettra de mobiliser 1,5% du PIB de recettes supplémentaires par rapport à l’ancienne taxe, a-t-elle prévu.
R. E.
Comment (51)