Jean Glavany présente ses excuses à l’Algérie suite à son rapport «maladroit»
Le député socialiste français Jean Glavany continue de tenter de «réparer» les dégâts occasionnés par le traitement médiatique de son intervention en commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française. Dans un écrit adressé au député FLN Noreddine Belmeddah, Jean Glavany exprime son profond regret quant à l’émotion soulevée en Algérie par la présentation qu’il a faite devant la commission des affaires étrangères sur la coopération avec les pays du Maghreb. «Certaines de mes expressions orales qui ne figurent d’ailleurs pas dans le rapport écrit, qui seul fait foi, ont pu paraître maladroites, surtout quand elles ont été exploitées par des journalistes malintentionnés», a-t-il souligné dans sa lettre. Jean Glavany a souligné que le fait que le traitement réservé à ses déclarations ait brouillé l’essentiel du message qu’il voulait exprimer, à savoir sa conviction que «la France devait jouer un rôle de catalyseur auprès des pays de l’Union européenne, pour que la politique européenne au Maghreb soit beaucoup plus ambitieuse».
Jean Glavany a assuré dans la même lettre que le rapport qu’il a présenté à la commission des affaires étrangères de l’Assemblée française contenait «naturellement» des jugements sur la situation intérieure de l’Algérie. Il dit comprendre que ces jugements puissent heurter certains lecteurs de bonne foi. «Mon regard, celui d’un étranger, n’est certainement pas parmi les plus avertis. Soyez assuré en tout cas qu’il n’est jamais hostile, tout au contraire, et que je suis animé du désir profond que nos deux pays entretiennent les meilleures relations», a-t-il soutenu, précisant dans le même sillage que l’objectif principal de ce rapport était de «provoquer une prise de conscience ici en France et en Europe».
Pour Jean Glavany, les Français n’ont toujours pas conscience que la relation très profonde qui unit les deux pays n’est pas acquise, mais requiert une attention constante. Ce député socialiste se dit frappé «de voir que la France connaît mal le Maghreb, notamment faute d’un investissement intellectuel suffisant, et que les questions mémorielles tout comme le regard français sur l’islam demeurent des sources regrettables de malentendus».
Dans un précédent article, nous avons fait état des regrets de M. Glavany, tout en s’interrogeant sur son insistance à clarifier ses propos sur l’Algérie. On s’est demandé s’il n’avait pas reçu des pressions, notamment de son parti, le PS ? «J’ai dit un sentiment qui est le mien, à savoir que dans les principaux pays du Maghreb, il est frappant de voir que le pouvoir reposait sur des hommes qui sont soit âgés, soit malades, soit âgés et malades», avait-il déclaré dans un long repentir sur BRTV. «Ce n’est pas un secret que Caïd Essebsi, à 90 ans, ne puisse rester à la tête de l’Etat tunisien pendant vingt ans. Que Bouteflika, qui est âgé et malade, c’est un fait et que beaucoup non seulement en parlent, mais s’y préparent et beaucoup de choses s’organisent autour de cela», avait-il assuré. Jean Glavany va-t-il réussir à convaincre les Algériens de ses «bonnes intentions» ? On le saura à l’avenir.
Hani Abdi
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