Des membres de l’ICSO déclarent : «Non au marchandage !»
Des membres l’Instance de coordination et de suivi (ICSO), à leur tête Sofiane Djilali, président de Jil Jadid, affichent clairement leur désaccord avec les autres formations de l’opposition ayant décidé de participer aux législatives. Dans une conférence de presse animée aujourd’hui à Zéralda sur la côte ouest d’Alger, ces acteurs politiques ont affirmé qu’ils ne se laisseraient pas entraîner «derrière les illusions et des élections hasardeuses pour l’avenir du pays».
Ces membres de l’ICSO, dont Farid Mokhtari du parti Force Algérie, Ali Benouari de Nida El-Watan, Karim Tabbou de l’UDS, tous non agréés, estiment que «participer à ces élections, organisées par le pouvoir dans les conditions actuelles, est en totale contradiction avec le sens et l’esprit de cette plate-forme». Pour ces membres regroupés autour de Jil Jadid de Sofiane Djilali, «les objectifs de l’opposition, tels qu’énoncés par la plate-forme de Mazafran, ne peuvent en aucun cas être temporaires ou tactiques. Ils s’inscrivent dans la continuité et la rigueur et ne peuvent être sujets à marchandage».
Ces membres de l’Instance de l’opposition, dans laquelle siègent des partis comme le RCD, le MSP et Talaie El-Houriyet de Benflis, ont expliqué que c’est parce qu’ils croyaient fermement en une vraie démocratie comme meilleur outil pour organiser et gérer l’Etat et ses institutions qu’ils agissaient «avec détermination pour faire valoir les meilleures voies pour instaurer le respect des libertés, les droits individuels et collectifs et, au final, l’Etat de droit». Ils sont revenus sur la situation du pays qui «traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire». Et pour eux, «le désaveu populaire envers les institutions du pays fait que la crise politique frôle le seuil de la menace sur la stabilité et la cohésion nationales». Ils ont également évoqué les difficultés économiques et sociales que subissent de larges couches de la population. Des difficultés qui risquent d’enfoncer davantage le pays dans l’incertitude.
«Au lieu d’engager immédiatement des réformes politiques réelles et profondes, à la mesure des attentes des Algériens, concrétiser la démocratie et le respect des droits et libertés et moderniser la vie politique, tout en construisant une économie forte à l’abri de la corruption, le pouvoir s’emploie à assurer son maintien et sa pérennité par le recours aux trucages électoraux et à la cooptation des fausses représentations politiques et sociales condamnant le pays au sous-développement», ont-ils dénoncé.
Ces acteurs politiques qui sonnent la fin de l’ICSO ont rappelé les efforts consentis par l’opposition ces trois dernières années pour «promouvoir la plateforme politique des libertés et de la transition démocratique, en agissant avec un grand sens du devoir et de la responsabilité pour débattre d’une transition démocratique pacifique avec la participation de tous et pour l’édification d’un Etat de droit». Mais, ont-ils relevé sans regrets : «Le pouvoir a tourné le dos à toutes ces initiatives et refusé l’idée même du dialogue, préférant la politique de la fuite en avant et du fait accompli, pour se maintenir en place.»
«C’est dans ce contexte qu’il a imposé une Constitution, selon ses convenances, et décidé d’organiser des échéances électorales pour renforcer son emprise sur les institutions tout en donnant l’apparence d’une vie politique et d’une compétition électorale», a-t-il soutenu.
Sonia Baker
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