Hassan Aribi répond : «Les islamistes sont la première victime de l’argent sale»
Comme nous nous y attendions, le député islamiste Hassan Aribi n’a pas tardé à riposter aux graves accusations dont il a fait l’objet et émanant d’un journal qui est pourtant loin d’être soupçonné d’animosité à l’égard de la mouvance islamiste. Le fringant député a nié en bloc l’information rapportée par le quotidien Echorouk dans son édition de jeudi, selon laquelle il aurait versé une somme de 10 milliards pour se faire propulser comme «tête de liste» de l’alliance dont fait partie son parti, le FJD, dans la capitale, mais sans apporter une preuve formelle de son innocence dans cette affaire.
Dans une déclaration publiée vendredi soir sur sa page Facebook, Hassan Aribi accuse l’auteur de l’article d’être à la solde de «marchands de consciences», tout en regrettant que le journal serve de relais à ce genre de campagne. Son seul argument est que les islamistes sont les premières victimes de l’argent sale qui a, selon ses termes, «souillé toutes les échéances électorales depuis le début de l’ouverture démocratique». Cet argent, d’après Aribi, a toujours servi les intérêts d’une «caste», qu’il ne définit pas, pour «acheter les consciences à l’occasion des élections, s’assurer sa position, entretenir ses zones d’influence et imposer son hégémonie sur la scène politique», écrit-il.
Diluant une responsabilité individuelle dans le magma de sa famille politique, il claironne que les islamistes «ont toujours été, avec les nationalistes authentiques, assiégés par une publicité orientée et partiale et une propagande alarmiste qui, à chaque fois, brandit l’épouvantail des menaces étrangères et de la main étrangère, le tout financé par la mafia financière, du foncier et de la corruption».
En panne d’arguments, il use de moralisation adossée à quelques versets coraniques prêchant la probité et prohibant la calomnie pour défendre son honneur bafoué, mais n’a à aucun moment laissé entendre qu’il envisageait des poursuites contre l’auteur de l’article, ce qui est assez peu habituel dans ce genre d’affaires. «Que ce journaliste sache, clame-t-il, que Hassan Aribi est fier de servir son peuple et son pays, fidèle à sa religion et sa oumma, et soucieux de lutter contre la corruption et les corrompus.» Pour lui, les questions écrites envoyées aux différents ministres à l’APN témoignent suffisamment pour lui.
Voulant tourner en dérision l’accusation qui est portée contre lui, il s’adresse une nouvelle fois au journaliste d’Echorouk en ces termes qui laissent peu de place au débat public : «Dites ce qui vous semble bon à mon encontre et calomniez à votre guise, j’ai tant besoin d’une telle accusation, car elle pourrait expier mes péchés.» (sic).
R. Mahmoudi
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