L’exemple d’Iguer-Ammar
Par Kamel Moulfi – Le communiqué du comité de solidarité du village Iguer-Ammar (Sidi-Aïch, Béjaïa) annonçant la réussite de la collecte organisée pour venir en aide à un malade (voir article d’AP) a l’effet d’un magnifique rayon de lumière dans la sombre atmosphère créée par toutes ces informations qui parlent de l’argent sale et de l’argent pourri «investis» dans la course aux sièges en cette veille d’élections législatives.
Deux situations aux antipodes l’une de l’autre se côtoient : il y a les manœuvres des uns, à coups de milliards «sonnants et trébuchants» pour acheter une place sur une liste de candidats, et de préférence «en tête», et il y a le geste de solidarité des autres pour secourir un concitoyen et «sauver une vie».
Le communiqué a beau être laconique, il traduit parfaitement «l’élan de solidarité» qui dort dans la société algérienne. Finalement, celle-ci est loin d’être pourrie. La chkara débordante, omniprésente, conquérante même, quand il s’agit de magouilles de toutes natures, n’a pas réussi à terrasser l’humanisme, la dignité, l’esprit solidaire, le sens du devoir et, en résumé, le courage des Algériens qui résistent pour maintenir intactes leurs valeurs qu’ils révèlent toujours au moment crucial. C’est la principale leçon donnée par les villageois d’Iguer-Ammar.
Ce qui est mis en évidence également par cette action exemplaire, ce sont les multiples défaillances de notre système de santé publique que chacun peut constater, aggravées par certains mécanismes «informels» qui rendent inéquitable le fonctionnement de la sécurité sociale. Heureusement, dans le cas du malade d’Iguer-Ammar, des associations humanitaires et des comités de villages ont su se mobiliser et faire appel au réflexe de solidarité des Algériens pour suppléer cette carence.
Le mot de la fin : voilà un comité de solidarité créé spontanément et sans arrières pensées politiques ou autres, animé par des bénévoles ; le comble serait qu’aucun d’eux ne figure sur une liste de candidats aux prochaines élections législatives.
K. M.
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