Ces soldats de l’ANP qui meurent pour la patrie et dont on cache le sacrifice
D’après notre confrère El-Watan, citant une source sécuritaire, le bilan des pertes humaines dans les rangs de l’Armée nationale populaire (ANP), engagés dans une vaste opération de ratissage à Ighzer Oumenchar, massif boisé sur les hauteurs des communes d’El-Adjiba, Ouled Rached et Ahnif, à l’est de Bouira, est de sept militaires tués – cinq, selon d’autres sources – et une dizaine de blessés, dont trois graves. Ces militaires ont trouvé la mort au cours d’un violent échange de tirs avec le groupe de terroristes dont quatorze ont été mis hors d’état de nuire depuis le début de l’opération.
Les sacrifices de ces vaillants soldats qui ont donné leur vie pour le pays dans la lutte courageuse que mène notre armée contre le terrorisme islamiste sont motivés par les mêmes valeurs patriotiques que celles qui ont animé nos glorieux chouhada qui ont libéré l’Algérie du colonialisme.
Les services de sécurité ont sans doute des raisons de ne pas insister, dans le feu de l’action, sur les sacrifices consentis dans leurs rangs sur le front de la lutte contre le terrorisme en ces moments de tension créée par l’instabilité dans la région. Le souci premier de l’ANP est d’abord de rester mobilisée «en permanence» afin de faire échec à toute tentative visant à ébranler la stabilité du pays, comme l’a souligné la revue El-Djeïch dans son dernier numéro. En même temps, les Algériens doivent savoir que si les soldats qui les protègent contre le fléau du terrorisme le font avec une grande efficacité, c’est parce qu’ils n’hésitent pas à mettre en péril leur vie.
La filiation, à chaque fois réaffirmée entre l’Armée de libération nationale (ALN) et sa digne héritière l’ANP prend tout son sens dans l’hommage, sous toutes les formes, qui est rendu par les Algériens aux soldats de l’ANP et aux éléments des différents corps de sécurité qui meurent pour la patrie. Cet hommage est dans la continuité naturelle de la reconnaissance infinie que notre peuple manifeste à l’égard des aînés qui ont chassé le colonialisme, plus particulièrement pour celles et ceux qui sont tombés au champ d’honneur dans la lutte armée pour l’indépendance.
La Journée nationale du chahid, commémorée ce 18 février, est l’occasion de rappeler ce fil conducteur qui relie les différentes étapes du combat libérateur et de la défense du pays. L’éditorial d’El-Djeïch a rappelé très justement la mission assumée de façon admirable par l’ANP qui consiste à veiller sur «la préservation du legs des chouhada, porteuse d’un message sacré fondé sur l’honneur, le sacrifice et la fidélité, réaffirmant la pureté de son ascendance ainsi que la profondeur de ses racines qui remontent à la glorieuse révolution de Novembre, attachée en cela aux valeurs représentées par la patrie et le peuple algérien dont elle puise sa force et ses constantes».
Dans de multiples domaines, les populations qui bénéficient directement de l’action de l’ANP apprécient le dévouement des soldats qui les aident, à travers le déminage achevé tout récemment des zones situées le long des bandes frontalières est et ouest, qui les libère du cauchemar de cette séquelle de l’armée coloniale, ou les secours apportés systématiquement aux habitants des zones touchées par les intempéries, qui permettent de les sortir de leur isolement et d’assurer leur approvisionnement.
L’opération de ratissage à Ighzer Oumenchar avec les sacrifices que l’ANP consent découlent du même sens des responsabilités.
Houari Achouri
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