Les véritables intentions de l’activiste islamiste tunisien Ghannouchi dévoilées
Le chef islamiste tunisien Rached Ghannouchi est indésirable sur la scène diplomatique dans son propre pays et, a fortiori, en Algérie. En Tunisie, c’est le président Essebsi lui-même qui le lui a fait savoir, et chez nous, c’est une source du ministère des Affaires étrangères qui a affirmé ne pas en avoir besoin pour ramener la paix en Libye. La diplomatie «parallèle» que Ghannouchi a cherché à imposer a vite dévoilé son caractère parasitaire. Dans le plus pur style manœuvrier des islamistes, il a fait intrusion dans la gestion du dossier de règlement de la crise libyenne prétextant un rôle de «bons offices» auprès des mouvements extrémistes libyens, tous d’obédience islamiste comme lui. En dépit de la clarification apportée par Tunis et Alger, le chef d’Ennahdha s’accroche et persiste à vouloir faire croire qu’il est un acteur majeur non seulement en Tunisie, mais également en Algérie.
Ces jours-ci, Ghannouchi a été invité à l’ambassade d’Algérie à Tunis pour célébrer la parution d’un livre réalisé par les ministères de la Défense algérien et tunisien sur le sacrifice commun des peuples algérien et tunisien. Il a multiplié les visites au président Bouteflika et revendique une place dans la recherche de la solution à la crise libyenne. Qu’est-ce à dire ? Il est évident que l’activisme de Ghannouchi a pour seul but de rester visible «au sommet». Et sa principale préoccupation est sans aucun doute le sauvetage du mouvement islamiste en Tunisie et en Algérie.
Depuis les changements opérés dans le rapport de forces en Syrie et à la tête des Etats-Unis, les organisations satellites des Frères musulmans en Tunisie et en Algérie sont en totale perdition. Leurs relations se sont également détériorées avec les pays européens dont les dirigeants politiques ont un regard plus méfiant, voire hostile à l’endroit des islamistes qui se voient privés dans ces pays, du fait de l’islamophobie ambiante, de la dose de sympathie qu’ils pouvaient avoir dans une partie de l’opinion publique trompée par leurs discours d’opposition aux «régimes en place». On sait que c’est l’appui apporté par les pays occidentaux, et en premier lieu les Etats-Unis, qui a permis aux islamistes de prétendre prendre le pouvoir dans certains pays musulmans.
Sans l’appui extérieur «occidental», les Frères musulmans deviennent négligeables, dans la mesure où ils ne bénéficient d’aucune audience significative à l’intérieur. Les populations, dans leur grande majorité, considèrent ces activistes comme des opportunistes et des hypocrites peu soucieux de l’intérêt général. L’exemple de l’Algérie autant que celui de la Tunisie le montrent bien. Le chef d’Ennahdha, Ghannouchi, en est conscient et il veut réanimer la carte islamiste en s’intégrant dans la démarche tactique et politicienne des pouvoirs en Tunisie et en Algérie.
Les autorités algériennes vont-elles se laisser duper par le double jeu de Ghannouchi en ignorant ses véritables intentions ? Cela semble exclu, la réaction de notre ministère des Affaires étrangères indique bien la volonté de le maintenir dans des limites définies selon les intérêts du pouvoir.
Houari Achouri
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