Dix islamistes arrêtés à Zurich : qu’attend la Suisse pour extrader les résidus du FIS ?
La presse suisse a annoncé l’arrestation mardi par la police cantonale zurichoise, à Winterthour et dans les communes environnantes, de dix islamistes, âgés de 17 à 53 ans, accusés d’avoir tabassé et séquestré deux fidèles et menacé de mort leurs familles pour avoir dénoncé l’imam de la mosquée An’Nur qui avait appelé dans un prêche à l’assassinat des musulmans qui refusent de participer aux prières dans la mosquée. Les mêmes sources précisent, citant le ministère public zurichois, que des procédures pénales ont été ouvertes contre ces dix personnes pour agression, séquestration, menace, contrainte et lésion corporelle et qu’une douzaine de perquisitions ont également été effectuées.
En novembre 2016, les autorités avaient procédé à la fermeture de la mosquée et à l’arrestation de l’imam, d’origine éthiopienne, pour «incitation publique au crime et à la violence», et une enquête pénale a été ouverte. De forts soupçons pèsent sur la communauté de cette mosquée qui fonctionnerait comme une organisation criminelle. Selon des médias locaux, depuis quelques années, la mosquée An’Nur, qui fait régulièrement la «une» des médias en Suisse, est associée au départ de plusieurs jeunes qui l’auraient fréquentée vers la Syrie pour rejoindre le groupe terroriste Daech. En fait, cette mosquée est soupçonnée d’être devenue un foyer de radicalisation islamiste.
La Suisse est minée par l’activisme islamiste depuis qu’elle a accepté d’offrir l’asile à des membres de l’ex-FIS, comme Mourad Dhina installé dans ce pays depuis 1993 et bien connu des services de police helvétiques. En 2004, un rapport du Département fédéral de police a révélé qu’il a dirigé au début des années 1990 un groupe de sympathisants du FIS «dans le but d’apporter un soutien logistique à la lutte menée par cette mouvance contre le gouvernement algérien». En janvier 2014, le département du Trésor américain a accusé l’ONG Alkarama, basée en Suisse et dirigée par des Qataris et des membres de l’ex-FIS, dont Mourad Dhina, qui en était le directeur exécutif, d’avoir des liens étroits avec Al-Qaïda. Selon le communiqué américain, l’ONG avait «transféré en 2013 quelque 600 000 dollars à des organisations liées à Al-Qaïda-Irak via la Syrie et servi d’intermédiaire entre des donateurs qataris et des leaders irakiens et supervisé durant une période le transfert de 2 million de dollars par mois en Irak pour les mêmes destinataires».
En février 2012, une pétition signée notamment par des journalistes rappelait le mandat d’arrêt international émis par la justice algérienne et la notice rouge d’Interpol concernant «le terroriste Dhina Mourad, membre fondateur du Front islamique pour le djihad armé (Fida), responsable de l’assassinat de centaines de journalistes, d’intellectuels, de syndicalistes et de personnalités politiques algériens». Mourad Dhina a été condamné par la justice algérienne en 2005 pour enrôlement dans un groupe terroriste armé actif à l’étranger. Profitant de son séjour en Suisse, il a justifié les crimes commis par les terroristes des GIA, en trouvant «légitime» que des Algériens prennent les armes «pour défendre le droit qui leur est confisqué». Mourad Dhina, nullement inquiété, continue de bénéficier du soutien d’organisations internationales connues pour leurs positions antialgériennes et pour la promotion de la thèse du «qui tue qui».
Houari Achouri
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