Lettre à Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger

Par Ali Farid Belkadi – J’ai appris par voie de presse vos propos atterrants, devant une salle comble, décorée à la manière d’un conte des mille et une nuits, au forum des «Mille et une News», en février 2012, au siège de l’ancien quotidien Algérie-News. Ces paroles concernent les restes mortuaires des résistants algériens à la colonisation qui sont conservés au MNHN de Paris depuis les années 1880. Ces âmes ardentes et nobles, d’une vaillance légendaire ont poursuivi la lutte de l’émir Abdelkader contre la barbarie du corps expéditionnaire français et ses relais collaborationnistes (Ben Ali Cherif, Al-Mokrani) jusqu’à leur souffle ultime.

Je lis ceci dans le journal Algérie-News : «Sans apporter plus d’explications sur le risque que ferait courir une telle restitution, M. Driencourt a estimé que si les crânes et autres restes mortuaires d’étrangers conservés dans des musées de France devaient être restitués cela ouvrirait la voie à la ‘‘réclamation de la Joconde ou l’obélisque de la place de la Concorde (Paris)’’, par exemple.»

Vous assimilez, Monsieur l’ambassadeur, en filigrane, avec une légèreté insolite, les restes mortuaires de ces chevaliers de la résistance algérienne à la Joconde, cet objet d’art de Leonardo di Piero da Vinci, et l’obélisque de Louxor, – don du vice-roi d’Egypte à la France, Mehmet Ali, un non-Egyptien né en Grèce, de parents albanais, désigné le 18 juin 1805 par le gouvernement ottoman comme pacha d’Egypte – à tous les objets artistiques qui sont entreposés dans les musées de la France, parfois issus de rapines celées.

Vous assimilez, Monsieur l’ambassadeur, les restes mortuaires de nobles résistants algériens à des œuvres d’art. A de simples choses qui n’ont pas été confiées à la France par les populations ou les pays intéressés.

J’ignore pour ma part quel est le nom de cette muse qui patronnerait cette forme de cruauté, de têtes algériennes décapitées conservées dans un musée, que vous incorporez bien singulièrement au patrimoine artistique de la France. A ma connaissance, cette égérie n’est pas répertoriée parmi les neuf muses de la mythologie grecque.

L’art, qui nécessite habileté et talent, style, patte et entregent, n’a rien à voir avec cette affaire affligeante, funeste et sinistre, lugubre même, des 37 têtes algériennes du MNHN de Paris. Tout cela n’est pas à l’honneur de la conception universelle de l’être humain, que l’on attribue charitablement à la France.

Monsieur l’ambassadeur,

Les restes mortuaires de ces héros de l’Algérie sont pour vous un «butin de guerre», cela a été rapporté par le journaliste qui vous a interviewé.

Pour moi, il s’agit de glanes coloniales inavouables.

Quelqu’un a écrit : «L’homme aime à se fabriquer des mythes et à se laisser mystifier par ses propres mythes et ceux des autres.»

Voilà pour ces choses-là, artistiques.

Butin de guerre ou rapine ?

Le cas Edouard Weisgerber

Monsieur l’ambassadeur, excellence,

Je vous livre un exemple de rapine, mû en prise de guerre, actuellement partie intégrante du patrimoine inaliénable de la France :

Edouard Weisgerber, médecin de formation, fut chargé vers la fin du XIXe siècle par le ministre des Travaux publics d’accompagner la mission envoyée dans le sud de l’Algérie pour y étudier le tracé d’une ligne de chemin de fer entre Laghouat, El-Goléa, Ouargla, Touggourt et Biskra.

Les travaux ne furent jamais entrepris. Weisgerber se convertit instantanément en préhistorien, spécialisé dans le ramassage de silex taillés :

«Nous en avons ramassé, dit-il un jour dans une de ces lettres, un grand nombre, dont j’ai eu l’honneur de présenter un certain nombre d’échantillons à la Société préhistorique, qui confirme ce que l’on avait déjà dit de l’existence dans le Sahara d’une population ancienne assez dense.»

Voyant que ses excursions préhistoriennes n’étaient pas suffisamment gratifiantes, Weisgerber se recycla dans le pillage de tombes. Parmi ses dons à la Société d’anthropologie de Paris figurent des crânes chapardés dans des tombes – un butin de guerre selon vous Monsieur l’ambassadeur – dont l’un d’entre eux est répertorié sous le numéro 33735 dans la base de données du MNHN de Paris. Ce crâne qui est «entré» au Musée NHN (Paris) en 2008, auquel manque le maxillaire inférieur, est attribué à un sujet «Chaâmba Mouadhis», du nom d’une tribu saharienne qui nomadisait dans ces temps-là entre El-Goléa et le Mzab.

Dans une de ses lettres, concernant les restes mortuaires qu’il récupérait de manière peu chrétienne dans les tombes d’un simple cimetière tribal, E. Weisgerber, ce sinistre profanateur de tombes, écrit : «Cette tombe est située auprès d’un ancien cimetière dont j’ai rapporté deux squelettes complets, un vieillard et une jeune femme, et un crâne de femme avec ses cheveux, une clavicule et un humérus, et dont je fais hommage à la société. Ces squelettes me paraissent appartenir aux Chaâmbas.»

Le docteur Weisgerber – contemporain de Robert Louis Stevenson auteur de la célèbre nouvelle Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde – affable et délicat avec ses confrères savants et civilisés, affranchi de toute obligation déontologique, mû en anthropologiste expert en petites et grandes malices, faisait ses petites emplettes scientifiques dans les tombes des cimetières sahariens, avant de les envoyer au Muséum de Paris à titre honorifique.

Un mot sur ces tombes chaâmbas : elles ressemblent à de petits murs d’étai, du fait de l’amoncellement de leurs pierres qui sont élevées sur la roche, le défunt est simplement étendu sur quelques poignées de sable. L’austérité des rituels funéraires, la simplicité des tombes qui sont surmontées de deux épaisses pierres, l’une au niveau des pieds, l’autre à la tête – une pierre supplémentaire étant placée au niveau du ventre pour signaler que la tombe est celle d’une femme – ont permis au docteur Weisgerber d’avoir un accès facile à ces vestiges humains.

Parfois, pour ces mêmes raisons très peu scientifiques, le docteur Weisgerber vieillissait les ossements en les attribuant à l’antiquité lointaine. C’est comme si on déterrait un auvergnat mort au début du XIXe siècle dans la région de Vichy, pour attribuer délibérément sa dépouille à quelque lointain guerrier celtique du premier millénaire avant l’ère chrétienne.

Ces maraudages honteux parés d’inventions scientifiques séduisantes nourrissaient les conjectures savantes issues du siècle des Lumières. Ces mêmes lumières dont les ex-colonisés hommes et femmes, enfants et vieillards ont durant longtemps attendu, en vain, les efflorescences éblouissantes. Aux Algériens n’échurent que les obscurantismes opaques.

N’est-ce pas Jules Ferry qui disait des petits indigènes d’Algérie, et cela était également valable pour les pays d’outre-mer, les Asiatiques et les Noirs : «Gardons-les (à l’école) jusqu’à l’âge de 14 ans, c’est assez, bien assez puisque nous ne voulons pas leur rendre familiers nos beaux programmes d’enseignement primaire, que nous ne voulons leur apprendre ni beaucoup d’histoire, ni beaucoup de géographie, mais seulement le français, le français avant tout, le français et rien d’autre.» (Jules Ferry cité par M. C. Duchet. Les Temps modernes, n°123, mars/avril 1956).

Qu’est-ce qu’un musée ?

Une ex-ministre de la Culture et de la Communication, dont les Français ont égaré le souvenir, dit ceci à propos des collections humaines détenues au Muséum de Paris : «Les collections publiques expriment notre histoire et les relations que nous avons entretenues depuis des siècles avec d’autres peuples. (…) La force actuelle des mouvements de patrimonialisation identitaire ne saurait, pour compréhensible et légitime qu’elle soit, évidemment, mettre en péril la vocation universaliste de nos musées.»

Le terme Muséum, qui s’écrit sans accent en latin, est dérivé du grec Mouseîon. Le Conseil international des musées (Icom) a élaboré une définition adoptée par la communauté internationale :

«Un musée est une institution permanente, sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public et qui fait des recherches concernant les témoins matériels de l’homme et de son environnement, acquiert ceux-là, les conserve, les communique et notamment les expose à des fins d’études, d’éducation et de délectation.»

En vertu de quoi et de quelle manière des têtes de martyrs algériens peuvent-elles être au service de la société et de son développement ?

Peut-on se délecter de manière publique ou privée de têtes décapitées exposées à des fins d’études ou d’éducation dans les travées des musées ?

Le peintre Horace Vernet

Un autre exemple Monsieur l’ambassadeur : est celui du peintre Horace Vernet. Des fresques taboues de ce célèbre peintre sont furtivement conservées dans les réserves du Musée de Versailles. Ces œuvres d’Horace Vernet n’ont jamais été exposées dans les salles publiques. Pour ne pas scandaliser la sensibilité raffinée des gens cultivés. En particulier une étonnante toile, gigantesque, toute en longueur, qui représente des tombes algériennes béantes, les marbres et l’albâtre fracassés, profanées par les soldats du corps expéditionnaire français, brandissant excités des restes de cadavres algériens au bout de leurs baïonnettes. Il m’a été permis d’avoir accès à cette fresque et de l’étudier dans le cadre de mes travaux, grâce à la sollicitude d’un responsable du musée de Versailles.

Depuis des décennies, aucun conservateur du musée de Versailles n’a eu la vaillance de montrer au public ces œuvres d’art du grand Horace Vernet. Ces fresques sont depuis toujours en (état permanent de) restauration… On ne montre pas au public cette représentation forcenée de monceaux de ruines et ces cadavres mutilés par des soldats français. La présence française civilisatrice en Algérie s’y oppose.

C’est Attila dans les champs catalauniques, version siècle des lumières.

Dans ces œuvres qui apportent leur écot à l’histoire, la barbarie coloniale notoire est vérifiable et palpable, elle brise le cœur.

Il faudrait organiser une exposition de ces œuvres d’Horace Vernet à Alger, à des fins d’études, d’éducation et de délectation publiques, pour flatter la sensibilité artistique des Algériens ?

«Si tu n’as pas honte, fais ce qui te plaît», dit un enseignement du prophète de l’islam.

Revenons aux têtes décapitées, ce «problème sensible» (comme l’appelle les spécialistes) qui s’énonce de plus en plus comme une saillie fâcheuse dans les discours officiels à venir. Cette affaire côtoie le refoulement, tel qu’il est exposé par S. Freud dans ces leçons sur la psychanalyse.

«Je crois qu’il est utile que certaines choses soient dites, et qu’il est désormais de mon devoir de les raconter. Avant de tourner la page, il faut bien que la page soit lue et donc, écrite.» Ces propos sont ceux du général sanguinolent, mais néanmoins surprenant de franchise, Aussaresses, qui n’est plus à présenter.

Monsieur l’ambassadeur,

Ces restes mortuaires de résistants algériens décapités dans le cadre d’une guerre atroce que leur livraient les soldats français ne sont pas ceux d’un groupe d’hommes ayant vécu sur terre il y a plusieurs milliers d’années. Il n’y a pas de problème à exposer dans les musées ou ailleurs, même à de petits enfants dans les écoles maternelles, les sépultures de l’homme de florès, de l’homme de Neandertal ou de Mechta Al-Arbi. Les momies égyptiennes beaucoup moins tolérées par le public du fait de la présence de chair dans les restes de corps entourés de bandelettes.

Une tête figure parmi ces restes mortuaires algériens détenus au MNHN de Paris, sur laquelle subsiste toujours de la peau, desséchée. Il s’agit du vrai visage momifié du résistant Al-Hamadi. Ce visage est bouleversant. Il ressemble à une tête maorie sans les tatouages.

La Déclaration des Nations unies

Une collection constituée d’éléments du corps humain n’a rien d’artistique, elle ne saurait être assimilée à un quelconque patrimoine. Le droit pénal français réprime l’homicide, les coups et blessures, les tortures, les actes de barbarie, cela n’a pas empêché l’armée coloniale de sévir impunément à travers les époques contre des populations algériennes désarmées.

La France à travers ses musées a adhéré à la résolution qui a été adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU le 13 septembre 2007. Celle-ci enjoint aux Etats (européens), dans ses articles 11 et 12, à accorder réparation aux peuples autochtones. L’article 12 précise que «les Etats veillent à permettre l’accès aux objets de culte et aux restes humains en leur possession et/ou leur rapatriement, par le biais de mécanismes justes, transparents et efficaces mis au point en concertation avec les peuples autochtones concernés».

Des vœux pieux qui n’ont jamais été suivis d’effets.

Le code de déontologie de l’ICOM (Conseil international des musées), aboutissement de six années de révisions, a été formellement approuvé lors la 21e assemblée générale à Séoul en octobre 2004. Il a largement abordé cette question de ce qui est encore pudiquement appelé «le matériel culturel et sensible». Un certain nombre de principes ont été fixés pour favoriser les retours des restes humains éparpillés dans les musées à travers le monde.

De nombreux pays ont déjà répondu favorablement à ces demandes.

La France ne bouge pas. Sauf en ce qui concerne les restes maoris, depuis quelques semaines.

Elle refuse de reconnaître le caractère colonial de ses collections.

Vous semblez dénier à la déclaration des droits de l’homme dont s’enorgueillit la France depuis 1789 de parler au nom de l’être humain. Cette proclamation, qui s’adresse à l’homme dans sa souveraineté primitive, devrait concerner en filigrane les morts, au même titre que les tombes lorsqu’elles sont profanées en France par des groupuscules irresponsables.

Les chouans

Ces chefs insurgés algériens dont les têtes gisent au MNHN de Paris ont lutté jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour que vive leur pays. Toutes proportions gardées, c’est comme si des dizaines de têtes tranchées de combattants chouans, qui se sont dressés contre l’oppression dans l’ouest de la France en 1793, parmi eux les officiers Boisguy, Bonteville, Pontbriand, Boishamon, Angenard, Rossignol, gisaient dans des boîtes dans quelque musée en Algérie.

Vous dîtes : les conservateurs de musées et de patrimoine (…) «régulièrement mettent en garde les pouvoirs publics sur le risque qu’il y a à restituer que ce soit des ossements à l’Algérie, des manuscrits coréens ou mexicains». «Si les crânes et autres restes mortuaires d’étrangers conservés dans des musées de France devaient être restitués cela ouvrirait la voie à la ‘‘réclamation de la Joconde ou l’obélisque de la place de la Concorde (Paris)’’, par exemple.»

Homère écrit dans l’Iliade que dans la maison de Zeus, il y avait deux jarres, l’une enfermant les biens, l’autre les maux. Le régime juridique français, concernant ce domaine, est embarrassé. Il s’appuie sur l’inaliénabilité des collections. Là où il faudrait parler de règles éthiques et morales, des principes impliquant la bonté et la charité chrétiennes. Cela les pays anglo-saxons l’ont bien compris.

Vous mettez dans le même panier en vrac des manuscrits coréens ou mexicains, des têtes décapitées, l’obélisque de Louxor et la Joconde. Le Chérif Boubaghla, le Cheikh Bouziane, Moussa Al-Darkaoui, Al-Hammadi ont été exécutés avant d’être décapités par les soldats français, aidés parfois de leurs alliés indigènes. Le nom de ces résistants algériens à la colonisation figure dans d’innombrables livres d’histoire. Ce sont les trophées indus d’une guerre injuste, honnie par les consciences équitables de notre époque. L’état de belligérance entre l’Algérie et la France est pourtant terminé, il a été déclaré officiellement clos lors de l’indépendance de ce pays, survenue le 5 juillet 1962. Pourtant, ces reliques de la colonisation française sont toujours là. Ces «pièces» que certains esprits retors continuent de travestir d’une terminologie scientifique, voire culturelle approximative, proviennent d’actes de barbarie inavouables. Ces restes mortuaires accumulés subrepticement au cours du XIXe siècle par des musées français constituent désormais, selon certaines lois partisanes, des biens propres, patrimoniaux de l’Etat français.

Les crânes maoris ont été rendus aux autochtones de l’Australie. Les situations sont différentes, entre les Algériens qui ont subi des actes de barbarie et de cruauté durant la colonisation française de leur pays (1830-1962), et les upoko tuhi têtes tatouées maoris, Saartjie Baartman la Vénus hottentote, les têtes réduites Jivaro, les crânes dits «surmodelés» d’Océanie, les restes qui agrémentent divers objets, tels que les flûtes en os de fémur ou les crânes tambours du Tibet.

Dans le cas présent, il s’agit de restes mortuaires, d’intrépides et vaillants guerriers algériens. Il faut que ces restes mortuaires humains soient restitués à l’Algérie et aux Algériens.

Têtes de choix et gueux célèbres

La tête de Bouziane (n°5941 au MNHN de Paris) fut coupée et fixée au bout d’une baïonnette à la fin du siège de Zaâtcha. Elle a été conservée comme celles de Boubaghla (n°5940 au MNHN de Paris) et du chérif Bou Kedida (n°5943 au MNHN de Paris), qui fut tué dans un combat livré sous les murs de Tébessa par le lieutenant Japy. Ces restes mortuaires font partie depuis 1880 de la collection Vital du Muséum de Paris.

C’est V. Reboud qui les a envoyées à ce musée. Il le dit dans une lettre. Chacune des têtes était accompagnée d’une étiquette, longue bande de parchemin, portant le nom du chérif décapité, la date de sa mort, le cachet du bureau politique de Constantine. Reboud dit avoir réuni «une série de têtes de choix et d’une bonne conservation» provenant en grande partie du Coudiat-Aty, autrement dit le musée de Constantine à ses débuts. En 1855, la municipalité de Constantine, qui venait d’acquérir la collection punique de Costa Lazare, porta son choix sur le plateau de Koudiat-Aty, pour la réalisation du musée, sur l’emplacement d’une nécropole punique.

Auparavant, ce musée avait l’air d’un cagibi. Les têtes réunies par Reboud, qui étaient mêlées aux bracelets, lampes lacrymatoires et à d’autres objets hétéroclites entreposés dans ce réduit, furent remises au naturaliste A. de Quatrefages. Reboud, avant de clouer la caisse pour l’envoi au Muséum de Paris, demanda à René Vital, le frère du collectionneur le docteur Edmond Vital : pourriez-vous enrichir mon envoi au Muséum de quelques crânes intéressants…

Le docteur Vital venait de décéder et sa famille ne savait plus quoi faire des restes mortuaires des résistants algériens qui étaient entreposés dans de la poudre de charbon, dans les combles du domicile de Vital.

Le frère du docteur Vital répondit : prenez tout ce que mon frère a laissé, vous y trouverez des têtes de gueux célèbres (sic) et vous ferez le bonheur de mes servantes, qui n’osent monter au galetas, parce que l’une de ces têtes a conservé ses chairs fraîches, et que malgré la poudre de charbon dans laquelle elle est depuis de nombreuses années, elle répand une odeur sui generis.

Grâce à René Vital, le Muséum de Paris s’enrichit ce jour-là d’une vingtaine de nouvelles têtes, d’Algériens célèbres.

Les revendications de rapatriement des ossements de ces résistants algériens sont tout à fait légitimes.

Il ne s’agit pas d’une question d’art, de patrimoine ou de lois, il s’agit de la conscience de la France. De nœuds à défaire avec lucidité, cœur et probité par les responsables français, dans les contreforts de leur conscience.

Faut-il vous rappeler que le long voyage des Algériens dans la nuit coloniale a pris fin depuis bientôt cinquante ans, Monsieur l’ambassadeur.

Je vous prie de croire, Excellence, à l’expression de ma considération parfaite.

Ali Farid Belkadi
Historien
(14 février 2012 et 22 février 2017)

Comment (26)

    ABOU portan
    27 février 2017 - 21 h 35 min

    BRAVO MONSIEUR BELKADI …..
    BRAVO MONSIEUR BELKADI …… IL NE FAUT LÂCHER L ÉTREINTE ….. BEAUCOUP ON OUBLIÉ QU`ON N A PAS EU LA LIBERTÉ GRATUITEMENT AVEC DES < JE VOUS AI COMPRIS ` ....DES SACRIFICES DE TOUTES LES GÉNÉRATIONS ET TOUTES LES COUCHES SOCIALES.

    Massyle
    27 février 2017 - 8 h 35 min

    Il a été invité sur berbère
    Il a été invité sur berbère tv avec les honneurs ces jours ci

    ali
    26 février 2017 - 16 h 17 min

    ton bla bla bla inutile et
    ton bla bla bla inutile et stérile garde le pour toi. et ne parle plus au nom des algériens, pas en mon nom en tous cas. Merci de te taire monsieur l’historien.

      Anonymous
      27 février 2017 - 22 h 57 min

      Rends – toi utile
      Rends – toi utile

      MDAMAR
      28 février 2017 - 11 h 56 min

      ya si ali (sans majuscule à
      ya si ali (sans majuscule à ton prénom parce que tu ne mérites pas cet honneur) Monsieur Belkadi est un nom à respecter. son article est d’un apport historique précieux ,que la majorité de nos concitoyens ignore, quant à toi , tu dois avoir une accointance avec les harkis c’est la vérité qui blesse ,n’est-ce pas? il n ‘ y a de pire bla bla que ce que contient ton commentaire, allez casse-toi, et va quémander un visa à celui auquel la lettre est destinée et dont toi, tu parles en son nom. décidément , l’Algérie est pleine de pourris.

    Jelloul
    26 février 2017 - 10 h 01 min

    Entièrement d’accord , il
    Entièrement d’accord , il faudrait dégager l’ensemble des entreprises françaises d’Algérie , passer à la langue Anglaise, et s’ouvrir sur le monde ……….ça la France le comprendrait que trop bien …….c’est la seule réponse adéquate ……excuses pas excuses on en a rien à cirer …..l’important c’est que l’Algérie avance

    BENGRIT
    25 février 2017 - 11 h 19 min

    Gloire à vous M Ali Farid
    Gloire à vous M Ali Farid Belkadi vous êtes majestueux et votre talent de chercheur ajoute à votre noblesse d’âme dans votre réponse dont devraient s’inspirer pas mal d’algériens fiers de l’être. Dieu vous garde.
    BENGRIT Oukacha

    anonyme
    25 février 2017 - 4 h 55 min

    Merci cette belle lettre cher
    Merci cette belle lettre cher patriote.
    Vous avez entendu les réponses des hommes politiques Français sur la colonisation, c’est une lâcheté des journalistes et de la presse française en générale avec son silence, des intellectuelles et autres…
    Quand il s’agit de notre pays eh alors la haine viscérale qui s’exprime………..les Algériens ne sont pas des martiniquais, guyanais, réunionnais etc…….vos esclaves.
    Nous souhaitons que nos politiques ouvrent un peu les yeux…..

    Bekaddour Mohammed
    24 février 2017 - 15 h 29 min

    De la part d’un Jazaïri, (L
    De la part d’un Jazaïri, (L’émir Abd_El_Kader employa l’expression « El Watan El Jazaïri pour exprimer la différence avec « Le royaume » de l’ouest, traître, couard et lâche), employer le qualificatif de « Excellence » pour un ambassadeur français me semble erroné, les ambassadeurs « de France EN Algérie » ont du plain sur la planche avec les vrais Algériens, de gênes rebelles au mal, s’ils veulent mériter respect, et…Ha !… Fraternité !
    « Nous » attendons la réponse, espérons qu’elle sera… excellente !
    Si excellente est la réponse, alors nous écrirons EN CHŒUR : Excellence Monsieur L’Ambassadeur de l’Excellente France

    Anonymous
    24 février 2017 - 14 h 03 min

    Silence radio de l
    Silence radio de l’ambassadeur, qui aurait mieux fait de se taire et juger autrement la situation. On aimerait qu’il se manifeste qu’il fasse sa repentance…Mea Culpa chrétien.

    Tahiadidou
    24 février 2017 - 13 h 34 min

    Comme les anglo-saxons
    Comme les anglo-saxons diraient: » Facts don’t lie »
    Bravo Mr. Belkadi

    Ninir
    24 février 2017 - 10 h 53 min

    c’est avec grande émotion que
    c’est avec grande émotion que je découvre ces vérités. j’ignorais tout cela jusqu’à aujourd’hui ! quelle histoire nous a t-on donc appris à l’école? je n’ignorais pas les massacres commis par la France coloniale, mais là …! des crânes dans un musée comme de vulgaires pierres taillées de la préhistoire !!! on aura tout vu.

    Anonymous
    24 février 2017 - 10 h 23 min

    Excellentissime lettre .
    Excellentissime lettre . Merci M. BELKADI pour toutes ces précisions. Alors que DRIENCOURT ou ne COURT pas réponde s’il a du cran et s’il se dit diplomate d’envergure comme on veut nous le faire admettre !

    muhand
    24 février 2017 - 9 h 53 min

    Article d’une précision d
    Article d’une précision d’horloger merci mon frère pour cette vérité que nous ignorons. L’école arabo-baathiste a fait de la majorité des algeriens des ignares, elle a travestie l’histoire. Ceci est dit. Pour le reste comment pouvons nous demander à des hommes du système qui étaient dans leur majorité pour l’algerie française de demander réparation à leurs copains? Combien de harkis connus démasqués par d’authentiques maquisards sont au pouvoir ? Si la France ricane quand elle entend des algeriens lui demander des comptes c’est parce qu’elle sait la faiblesse de l’état algerien , un pays spolié par des traîtres. Pendez ces traîtres la France se pliera à notre volonté.

    Bekaddour Mohammed
    24 février 2017 - 5 h 19 min

    Je l’écris prudemment,
    Je l’écris prudemment, conscient de mes lacunes, nul ne peut tout savoir, ce nom « France » est un cauchemar, (là, c’est une affirmation), je crois qu’on peut objectiver, nous sommes l’objet du dessein du Créateur de l’univers, les choses se passent comme Il l’a programmé, les crimes des Français, des Européens, suscitent La Haine en celui qui n’est pas porté à mal faire… Ne RIEN faire n’est-il pas un mal ! Les Français, Les Européens, nous les civiliserons, non que par La Tchatche, mais par le travail dans tous les domaines, en ayant un corps, (Économie), sain, robuste ET ÉPINEUX, EFFRAYANT ! Un corps guidé par l’intelligence, un constant souci de l’intérêt général, malheureusement l’individualisme schizophrénique crève l’écran, et avec un tel « film », l’ambassadeur français peut dormir sur ses deux oreilles…ETC

    Bekaddour Mohammed
    24 février 2017 - 4 h 35 min

    Il faut avoir une haine de
    Il faut avoir une haine de soi infinie, ou être dépourvu de toute connaissance sur les méfaits de ces Barbares pour faire la queue devant un consulat français en Algérie. Mais Le Kadar fait fi de la sensibilité. Supposons que cet ambassadeur ne soit pas un illettré volontaire, s’il ne répond pas, via AP, à cette lettre, (Généralement, ils ne répondent JAMAIS aux lettres véridiques), alors comment qualifier son silence ? Quel nom lui donner, et en quelle langue ? Est-ce Un Barbare ? Est-ce… Est-ce… Estes le en justice! Immunité diplomatique ? Quel malheur, ô Algérien Mon Frère, d’avoir affaire à des Décapités de l’esprit, et Sans Coeur Noble !
    Quelle horreur que tout l’état français ! Civiliser un ambassadeur français, mission impossible

    selecto
    24 février 2017 - 2 h 33 min

    Les responsables Algériens ne
    Les responsables Algériens ne disent rien quand notre consulat violé par les insectes Marocains, quand les fils des mille et une danseuses Egypchiens traitent nos chouhada de singes, quand les nains Tunisiens jettent les passeports algériens par terre, et enfin ils n’osent rien demander à la France au point que l’un de nos ministre à été obligé de baisser son pantalon à Orly.

    Ou bien ils ne sont pas d’origine algérienne ou bien c’est des descendants de traitres.

    Nobody Paris
    23 février 2017 - 18 h 10 min

    Salut à tous,

    Salut à tous,

    Une seule solution, lancer un boycott des produit français.
    Trop d’attaques ces derniers jours contre l’Algérie de la part des médias et politiques français (de gauches et de droites).
    bonne soirée à tous.

    Wadi lakhdari
    23 février 2017 - 18 h 05 min

    Ce sieur n’est autre qu’une
    Ce sieur n’est autre qu’une cruche vide

    AREZQI
    23 février 2017 - 15 h 30 min

    WALLAH QUE FAFA NE LÂCHERA
    WALLAH QUE FAFA NE LÂCHERA PAS L’ALGÉRIE !!! ET EN AUCUN CAS. IL Y A TROP D’INTÉRÊTS ET TROP DE MYSTÈRES DANS LES RELATIONS ENTRE NOS DEUX PAYS. A PRÉSENT J’EN SUIS PLEINEMENT CONVAINCU. ET POUR TOUT DIRE, LES AUTRES PAYS DU MAGHREB – tunisie, magog – NE REPRÉSENTENT ABSOLUMENT RIEN POUR LA FRANCE…… PAR CONTRE, L’ALGÉRIE, SI !!! POUR LA FRANCE, L’ALGÉRIE EST LE PLUS GRAND DÉPARTEMENT FRANÇAIS QU’ELLE POSSÈDE…. C’EST MALHEUREUX, MAIS C’EST AINSI !!!

    criminels
    23 février 2017 - 13 h 17 min

    ouach men exellence ntaa sidi
    ouach men exellence ntaa sidi zekri c’est des criminels
    On est en train de les supplier comme si c’est nous qui avions colonisé la France, qui avions pillé, violé, déportés les leurs

    Anonymous
    23 février 2017 - 13 h 06 min

    Pendant ce temps nos
    Pendant ce temps nos illustres gouvernants ne pipent mot de peur d’être grondés
    On veut notre indépendance la vraie

    Nasser
    23 février 2017 - 12 h 40 min

    encore merci pour cet
    encore merci pour cet article qui m’ émeut encore plus.Peut être devriez -vous accompagner le ministre des moudjahidines pour obtenir la restitution des cranes de nos frères et sœurs ou bien envoyer votre article à tous ces penseurs que sont les « Hamon,Macron,Fillon et autres têtes de CONS », pour leur rappeler que « bienfaits de la colonisation » sont plutôt ce que j’ appellerai les « MALFAITS de la COLONISATION »
    ne lâchez pas car ils sont notre histoire

    Karamazov
    23 février 2017 - 12 h 02 min

    Bien sûr, on ne savait ni à
    Bien sûr, on ne savait ni à Alger ni à Paris jusque-là qui était G.D. Cela est une raison suffisante pour se livrer à l’offuscation. Depuis que nous avions renié les oracles, les vrais, ce qui était mandatés par l’Olympe pour fuiter les secrets polichinelliens des dieux, on se contente d’élucubrations et de tirage à blanc sur la comète . Iben, mwa, mon p’tit doigt me subodore que ce n’est pas sous la roche qu’elle est l’anguille. Et même que l’anguille ne serait pas toute seule et qu’elle se serait accoquinée avec un lézard. Les français qui sont au parfum ce que la tayabba de mon hammam est aux ragots racontent sous cape que l’eau qui bout à l’olympe ce n’est pas pour le thé. GD qui lui sait naviguer en eaux troubles n’a pas rempilé pour tenir une bougie. Il parait qu’il s’en sort même au tirage de ficelles. Fosse alerte !

    Anonyme DZ
    23 février 2017 - 10 h 19 min

    Merci Mr Belkadi.

    Merci Mr A.F Belkadi.
    la France continue avec obstination à vouloir imposer ses points de vu, même quand elle se contredit, et cela depuis longtemps déjà ; je ne pense pas qu’elle soit encore assez mûre pour changer d’avis et reconnaitre ses bêtises et responsabilités. L’orgueil français mal placé oblige.
    Que les patriotes ALGERIENS jaloux de leur identité et Histoire, revendiquent et dénoncent avec la même obstination et détermination les crimes de toutes sortes que la france a commis en Algérie. N’en déplaise à ceux qui comme certains, ahmed ouyahia et autres larbins trouvent cette question secondaire et futile.
    Ce n’est pas tous les Algériens qui sont affectés par le complexe du colonisé. Il y a aussi ceux qui sont génétiquement immunisés, ceux qui ont hérité de la dignité et de l’esprit des Résistants à la colonisation.

    langar
    23 février 2017 - 9 h 51 min

    Comment peut on parler d
    Comment peut on parler d´amitié dans les relations algéro-francaises et montrer en meme temps un tel mépris envers ses soi-disant amis. que font nos politiques? il n´y a meme pas besoin d´invoquer une certaine prétendue amitié entre nos pays, il aurait suffi d´exclure les entreprises francaises des contrats juteux que nos dirigeants « clairvoyants » ont offert à leurs amis francais. C´est le seul langage qu´ils comprennent.
    on dit bien: respecte toi et on te terespectera.

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