Défaite annoncée
Par Khider Cherif – Mathématiquement, les partis de l’opposition seront les grands perdants des prochaines législatives. Le constat vaut notamment pour les formations appartenant au camp dit laïc. Pourquoi une telle certitude ? Simple. Le Front des force socialistes (FFS), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ou encore le Mouvement démocratique et social (MDS) n’ont pas de candidats en suffisance pour couvrir l’ensemble des circonscriptions électorales.
Conscient de cet énorme handicap, le secrétaire général du RCD vient de mettre en place une stratégie de campagne qui consiste en gros à ne présenter des candidats que dans le centre du pays. Logique, puisque le périmètre géographique correspond grosso modo au réservoir électoral du parti. Il ne faudra donc pas s’attendre à ce que le RCD sorte de l’Algérois et de la Kabylie. Un peu plus ambitieux et surtout un peu plus populaire, le FFS a décidé, en revanche, de tenter sa chance dans le Constantinois, l’Oranie et le sud du pays. Mais tout comme le RCD, le FFS est obligé de se faire pragmatique et de choisir ses batailles.
En réalité, le grand défi pour ces deux formations sera d’essayer d’obtenir suffisamment de députés pour former un groupe parlementaire. Une telle option peut, en effet, offrir quelques avantages politiques. Pour s’assurer une meilleure représentativité, le FFS, le RCD et le MDS auraient sans doute gagné à unir leurs forces, surtout que, dans l’absolu, leurs programmes présentent beaucoup de similitudes. Ce n’est malheureusement pas le cas. Les divergences (souvent personnelles) entre leurs directions respectives éloignent pour le moment toute idée de rapprochement.
Les petites guéguerres que se livrent à fleurets mouchetés ces trois partis profiteront évidemment aux islamistes qui ont décidé de partir à ces élections en rangs serrés. Mais même comme ça, les islamistes ne sont pas assez nombreux pour avoir des candidats à travers tout le pays. Les seuls à pouvoir encore avoir des ambitions nationales sont le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND). C’est la raison pour laquelle, mathématiquement toujours, leur victoire ne fait pas l’ombre d’un doute. Après, les autres partis pourront toujours parler d’irrégularités ou de fraude pour expliquer leurs échecs. Aucune personne censée ne pourra néanmoins tenir compte d’un tel argument. Les chiffres ne mentent pas. Ils sont même implacables.
K. C.
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