Comment Al-Jazeera tente de saboter la visite du président iranien en Algérie
La visite que prévoit d’effectuer prochainement le président iranien Hassan Rohani en Algérie commence déjà à faire les choux gras des médias moyen-orientaux. Si beaucoup se sont contentés jusque-là de donner l’information et, au mieux, de passer au crible les liens multiformes qui unissent l’Algérie et l’Iran, d’autres, en revanche, se sont employés à dynamiter les relations algéro-iraniennes. C’est le cas notamment de la chaîne de propagande pro-Frères musulmans Al-Jazeera dont le site internet vient de consacrer un long article à l’événement.
Dans ce «papier», davantage plus proche de la manipulation et de la désinformation que du compte rendu journalistique, le correspondant local du bras médiatique du ministère qatari des Affaires étrangères soutient l’idée que le président Rohani ne serait pas le bienvenu à Alger. Pour les besoins de sa machiavélique démonstration, le correspondant d’Al-Jazeera à Alger évoque une importante levée de boucliers sur les réseaux sociaux contre le voyage du président Hassan Rohani. Bien évidemment, cette «protesta 2.0» n’existe que dans l’esprit du «collabo» de la chaîne qatarie. Après une minutieuse vérification, il s’avère en effet qu’il est question de la visite du président Rohani en Algérie sur aucun des médias sociaux habituellement fréquentés par les Algériens.
Afin de donner du relief à son information bidon, Abdelhamid Ben Mohammed (c’est le nom du correspondant d’Al-Jazeera à Alger) tend le micro à un activiste politique du nom d’Anouar Malek avec lequel il semble exister une grande connivence. Quoi qu’il en soit, Anouar Malek ne s’est pas fait prier pour taper à la fois sur l’Algérie et l’Iran. Dans son intervention, cet activiste – qui semble vouloir à lui seul déclencher une émeute virtuelle – ne cache pas du tout le fait qu’il est partie prenante d’une campagne destinée à dire «non» à la visite du président iranien en Algérie.
Pourquoi une telle action ? Anouar Malek, qui semble être le cerveau de ce mouvement virtuel «anti-Rohani», explique que c’est là une manière de dénoncer les «crimes commis» par Téhéran dans les pays arabes. «Nous savons d’avance que notre action ne changera pas grand-chose dans les relations algéro-iraniennes, notre but principal est simplement de dire que le peuple algérien n’est pas d’accord avec la politique suivie par l’Iran en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen», indique Anouar Malek, qui précise que sa campagne a connu un grand succès seulement trois jours après son lancement.
L’activiste politique dit également reprocher au gouvernement iranien de chercher, avec l’aide des ambassades du Liban et d’Irak à Alger, à propager le rite chiite en Algérie. «Mon intention était de tirer la sonnette d’alarme», a-t-il encore soutenu. Anouar Malek pouvait-il trouver meilleur support médiatique qu’Al-Jazeera pour faire passer son message ? Assurément non. Pour Al-Jazeera, c’est même du pain béni. Il arrive d’ailleurs que la chaîne qatarie – dont le pays fait partie au même titre que l’Arabie Saoudite de l’axe opposé à l’Iran au Moyen-Orient – paye des «activistes politiques» et de prétendus experts pour recueillir précisément ce genre de témoignages erronés de bout en bout.
Dans le cas présent, de nombreux éléments laissent penser que l’intervention d’Anouar Malek sur Al-Jazeera n’est pas du tout le fruit d’un simple hasard. En politique, le hasard n’existe pas. L’article dans lequel il intervient longuement n’est en fait qu’un petit maillon d’un plan bien plus vaste concocté dans les laboratoires de Doha qui consiste à faire porter le chapeau du chaos moyen-oriental à l’Iran, alors que tout le monde sait qui en est vraiment responsable. Faire passer l’agresseur pour l’agressé, tel semble être le nouveau mot d’ordre des monarchies salafistes du golfe Arabo-Persique. Heureusement qu’à Alger, l’opinion n’est pas dupe.
Khider Cherif
Comment (137)