Selon le journal Les Echos : «Il y a une guerre opaque de succession à Bouteflika»
Le journal français Les Echos s’intéresse à l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika. Dans un article publié aujourd’hui, ce média affirme que le chef de l’Etat n’assure plus, rappelant l’annulation au dernier moment de son entretien, le 20 février, avec la chancelière allemande Angela Merkel. Une annulation qu’il a qualifiée de «première» et qui «a relancé les spéculations sur l’état de santé du président Bouteflika».
Sous le titre évocateur «L’Algérie dirigée par un Bouteflika invisible», Les Echos estime que le chef de l’Etat algérien ne gouverne plus et que le pays est suspendu à sa succession. Ce média français est allé jusqu’à rappeler sa réélection en avril 2014, «à l’issue de laquelle il avait eu un mal fou à lire son serment d’investiture». «Le chef de l’Etat algérien, qui fêtera ses quatre-vingts ans jeudi, n’a pu présider que trois Conseils des ministres. Il n’est apparu que deux fois en public depuis juillet 2015 et a été hospitalisé quelques jours à Grenoble en novembre», écrit ce journal pour lequel son état de santé reste «une interrogation récurrente depuis son accident vasculaire de 2013».
Les Echos parle d’une «guerre opaque de succession (qui) est en cours». «Les noms qui circulent le plus souvent dans la presse algérienne sont ceux de Ahmed Ouyahia, chef du cabinet de la Présidence, du général Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense, ou de Abdelmalek Sellal, le Premier ministre. Une seule chose semble sûre : le Président n’a pas désigné de successeur ni préparé sa succession», précise ce média pour lequel le successeur pourrait être celui qui sortirait vainqueur d’une lutte d’influence entre le clan présidentiel, l’armée et le FLN.
Citant Kader Abderrahim, de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), Les Echos considère que le président Bouteflika ne fixe plus les grandes orientations stratégiques et que personne n’ose prendre des décisions. Il décrit donc un Etat à l’arrêt. «Alors que le pays est confronté à d’énormes défis politiques, sociaux, démographiques et financiers, notamment en raison de la chute du prix du gaz qui fournit la quasi-totalité des recettes à l’exportation», ajoute ce journal qui se réfère à plusieurs think tanks «très alarmistes sur l’Algérie» pour prédire le pire pour notre pays.
Sonia Baker
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