Les professeurs agressés à l’université d’Alger interpellent le président Bouteflika
Organisés en comité, les enseignants de la Faculté des sciences politiques d’Alger, agressés le 16 février dernier dans leur institut même, appellent à l’aide le président Bouteflika. Dans une lettre ouverte au premier magistrat du pays, ils lui demandent d’intervenir en «urgence» pour mettre fin à la dérive qu’est en train de connaître l’université. Pour eux, les limites du tolérable ont été allègrement franchies.
«A travers l’agression dont ont été victimes les professeurs de sciences politiques, une ligne rouge a été transgressée ; une relation sacrée a été violée ; une valeur fondamentale a été bafouée. Des enseignants ont été battus, insultés, menacés par des étudiants. Jamais, jamais cela n’était arrivé avant», font-ils remarquer. «Convaincus que cette agression ne peut pas vous laisser indifférent, et conscients de l’intérêt que vous portez à la famille universitaire et à son épanouissement, nous vous appelons à agir pour que cela ne se reproduise plus jamais», ajoutent-ils à l’adresse du chef de l’Etat.
Les animateurs du comité de suivi de la Faculté des sciences politiques, qui disent avoir «reçu le soutien de la famille universitaire, des étudiants, des parents d’étudiants», se demandent pourquoi il n’y a eu aucune réaction des autorités officielles. «Comment devons-nous interpréter le silence assourdissant des autorités concernées et sollicitées à maintes reprises ?», s’interrogent-ils.
Pour les enseignants de l’Institut de Sciences Po d’Alger, «l’agression à la Faculté des sciences politiques n’est pas un bon présage pour l’avenir». «L’université doit impérativement être sauvée de l’instrumentalisation, du non-droit et de l’impunité, car l’Algérie ne sera pas sauvée si ses universitaires sont sacrifiés», avertissent-ils. S’adressant directement au président de la République, les animateurs du comité de suivi de la Faculté des sciences politiques rappellent que «ce qui est arrivé ce 16 février à la Faculté des sciences politiques ne s’était jamais produit avant».
Khider Cherif
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