Les législatives font plonger les partis dans des dissensions internes
La validation des listes de candidature aux prochaines élections législatives crée des tensions et des dissensions internes au sein des partis politiques. Dès que la composante des listes est dévoilée, c’est souvent la grande déception chez les militants et certains cadres, surpris par des choix inattendus et injustifiés. Et la grogne n’est pas propre au FLN ou au RND. Le mécontentement de cadres et de militants de partis de l’opposition est affiché publiquement, parfois par correspondance, parfois par acte de démission.
Au RCD, c’est par correspondance au président du parti, Mohcine Belabbès, que des militants et membres du conseil national ont dénoncé des dépassements, des dysfonctionnements et de graves dérives des responsables actuels du bureau régional. Au FLN, l’annonce d’Aziz Baloul comme tête de liste à Tizi Ouzou fait déjà grincer les dents. Surtout qu’une partie de la base militante de cette wilaya était remontée par le parti suite à l’éviction de son député fétiche, Rachid Hallet. Une éviction signée, entre autres, par celui qui conduit aujourd’hui la liste du plus vieux parti de l’opposition dans cette wilaya.
Le Mouvement populaire algérien (MPA) d’Amara Benyounès ne s’en sort pas mieux. A Alger en tout cas, la désignation du frère du président de ce parti comme tête de liste a provoqué un mécontentement au sein des cadres du parti dont certains n’ont pas hésité un instant à claquer la porte. C’est le cas du responsable du bureau fédéral, Abdelhakim Bettache, actuel maire d’Alger-Centre. Les listes des candidats se font à couteaux tirés à Béjaïa, notamment au RND où les opposants au secrétaire de wilaya et ex-député, Kamel Bouchoucha, qui conduit la liste du parti dans cette wilaya passe à l’offensive en occupant carrément le bureau de wilaya du RND. La situation au sein du bureau régional de ce parti risque de s’aggraver dans les jours à venir en raison de la détermination des opposants à en découdre avec l’actuelle tête de liste.
Dans cette wilaya, Chafaâ Bouaïche, chef du groupe parlementaire sortant, semble passer sans encombres comme tête de liste FFS. Idem pour Atmane Mazouz, tête de liste au RCD dans la même wilaya. A Bouira, les militants du FFS contestent la candidature de l’ancien P/APC de Lakhdaria, classé en deuxième position. Aussi, celui qui a été choisi par le RCD comme tête de liste dans cette wilaya, à savoir Yahia Akkache, est contesté.
Face à la contestation, les directions des partis tentent de «maquiller» leurs listes en apportant parfois de légères modifications et des déclassements. Est-ce suffisant pour éviter de graves dissensions internes ? Rien n’est moins sûr. L’enjeu des législatives, de par les privilèges qu’offre l’Assemblée populaire nationale, est tel que les affrontements risquent d’être très violents.
Sonia Baker
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