Présidentielle française : Fillon se retire, sa femme hospitalisée, Juppé le remplace
Nous venons d’apprendre de sources concordantes que le candidat de la droite à la présidentielle française, François Fillon, va annoncer son retrait de la course à l’Elysée. La campagne dont il est l’objet depuis plusieurs semaines a fini par le pousser à jeter l’éponge au profit de son rival de la primaire, Alain Juppé. Nous apprenons aussi que l’épouse du déjà ex-candidat a été hospitalisée, n’ayant vraisemblablement pas supporté la forte pression exercée sur elle après que les médias dominants l’ont jetée à la vindicte publique.
Les Fillon sont soupçonnés d’avoir abusé des deniers publics en se versant des salaires indus contre des emplois fictifs. François Fillon avait commencé par démentir l’existence de malversations, avant de revenir sur ses déclarations et d’affirmer que les salaires touchés par son épouse Penelope et ses deux enfants étaient «conformes à la loi». Par la suite, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy avait dû s’excuser auprès de ses concitoyens, avouant qu’un tel comportement était contraire à la morale et à l’éthique, même si, sur le plan légal, cela n’était pas illicite.
La justice française a considéré que l’affaire Fillon ne pouvait pas être classée et que le dossier devait être instruit. Un procès dans les jours et les semaines à venir n’est donc pas à écarter.
Plusieurs hypothèses avaient émané des milieux politiques et médiatiques français. La droite accusant la gauche au pouvoir d’être derrière les révélations faites par le journal satirique Le Canard Enchaîné, la gauche «flairant» un coup qui serait parti de la même famille politique que François Fillon. Le nom de Rachida Dati avait même été évoqué par les deux camps.
Alain Juppé devra pallier la défection de François Fillon dans un contexte caractérisé par une désaffection quasi-totale des Français pour la «chose» politique depuis que les politiciens français de toutes obédiences ont été éclaboussés par divers scandales. Même l’ancien maire de Bordeaux, Alain Juppé, qui avait au début réfusé de servir de «roue de secours», a eu maille à partir avec la justice pour des faits similaires.
L’élection présidentielle française de mai prochain s’annonce houleuse. Elle est, en tout cas, inédite.
Nous y reviendrons.
Karim Bouali
Comment (51)