Elle aura lieu le 6 mars à Annaba : une tripartite sans enjeux
La réunion tripartite entre le gouvernement, le patronat et l’UGTA aura lieu le lundi 6 mars dans la ville d’Annaba, à l’extrême est du pays. Annoncée depuis des mois, cette réunion va-t-elle servir à quelque chose ? La question mérite d’être posée, d’autant plus qu’à l’ordre du jour de cette rencontre, qui se tiendra pour la première fois loin de la capitale, il n’y a pas de points qui peuvent être au centre de ces négociations trilatérales. Il n’y a pas de discussions sur le salaire national minimum garanti (SNMG), ni sur la question des retraites, ni sur le projet d’un nouveau code du travail.
Le gouvernement va discuter plus avec le patronat qu’avec l’UGTA sur le climat des affaires. Mais ce n’est pas la première fois que ce sujet est au centre d’une rencontre ou d’un débat officiel, sans que cela ne se traduise par des actes et des mesures efficaces sur le terrain. Ce sommet tripartite s’annonce ainsi comme un exercice routinier du gouvernement avec ses partenaires au sein du patronat et du monde syndical.
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal va une nouvelle fois disserter sur le développement économique et la diversification des exportations hors hydrocarbures. Il va également rassurer le monde du travail quant à l’engagement infaillible de son gouvernement pour la préservation des acquis sociaux, la protection du pouvoir d’achat des Algériens et la stimulation du marché de l’emploi. Le gouvernement pourrait aller loin et s’engager dans l’amélioration du climat des affaires et la satisfaction des doléances des uns et des autres.
Mais à la veille d’élections législatives, des engagements d’un gouvernement et d’un Premier ministre incertains de rester ne valent assurément pas grand-chose. Cela parce qu’il est très fort probable qu’après les législatives, le président Bouteflika change de gouvernement. Il pourrait même opter pour un gouvernement partisan dans lequel siègeraient des partis de «l’opposition».
Le patron et l’UGTA sont conscients de cette situation et des possibles changements dans les prochains mois. Ils savent donc qu’il est inutile de tenter d’arracher des choses à un gouvernement sortant. On peut dire, sans risque d’être démenti, que c’est la tripartite la moins attendue. C’est donc un rendez-vous sans enjeu, voire sans intérêt, en ce sens qu’il ne sortira presque rien de cette tripartite, en dehors de quelques déclarations de bonnes intentions qu’afficheront les uns et les autres pour servir le pays et développer son économie.
Sonia Baker
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