Fillon à ses partisans : «Vous ne baisserez jamais les bras»
«Ils pensent que je suis seul, ils veulent que je sois seul, merci pour votre présence, vous qui avez su braver les intempéries, les injonctions, les caricatures et parfois même les invectives», a lancé François Fillon, sous une pluie battante.
Ce «grand rassemblement populaire» organisé près de la Tour Eiffel, apparaît comme l’une de ses dernières cartouches pour riposter à ceux qui demandent son retrait à cause du scandale provoqué par les emplois présumés fictifs de sa femme Penelope et de deux de ses enfants.
«Je vous dois des excuses, dont celle de devoir défendre mon honneur et celui de mon épouse alors que l’essentiel est pour vous comme pour moi de devoir défendre notre pays», a martelé le candidat conservateur qui affronte de multiples défections dans son propre camp à 49 jours du premier tour du scrutin.
«Je sais bien, croyez-le, quelle est ma part de responsabilité dans cette épreuve. Au-delà des trahisons, du calendrier judiciaire, de la campagne de dénigrement, c’est bien par ma faute que ce projet que je porte, auquel je crois, auquel vous croyez, rencontre de si formidables obstacles», a-t-il ajouté, admettant avoir fait des «erreurs».
«Mon examen de conscience je l’ai fait», a-t-il assuré avant de répéter que ce n’était pas à ses détracteurs de le pousser vers la sortie. «Fillon, tiens bon, la France a besoin de toi», scandaient les milliers de partisans rassemblés, dans une marée de drapeaux bleu-blanc-rouge. Quelques fidèles l’entouraient sur la tribune mais beaucoup étaient absents.
Son épouse Penelope l’a rejoint sur la tribune à la fin de son discours. Cette femme discrète est sortie de son silence dans une longue interview dimanche. Elle a assuré avoir effectué des «tâches très variées» comme collaboratrice parlementaire et avoir conseillé à son mari de «continuer jusqu’au bout».
Les sondages donnent désormais François Fillon éliminé dès le premier tour de la présidentielle le 23 avril, derrière la chef de l’extrême droite Marine Le Pen et le centriste Emmanuel Macron.
Nettement battu par M. Fillon au second tour de la primaire de la droite et du centre en novembre dernier, l’ancien premier ministre Alain Juppé, 71 ans, a fait savoir qu’il ne se «défilerait pas» mais à condition que «François Fillon se retire de lui-même».
R. I.
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