Législatives : la revanche de Sid Ahmed Ferroukhi sur Amar Saïdani
La liste du Front de libération nationale (FLN) à Alger pour les élections législatives sera conduite par Sid Ahmed Ferroukhi, ancien ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Un choix pour le moins inattendu, voire même surprenant, surtout que Sid Ahmed Ferroukhi a disparu du paysage politique national depuis son «éjection» du gouvernement. Son retour tonitruant par voie électorale est annonciateur d’autres changements. Sid Ahmed Ferroukhi comme tête de liste du FLN à Alger signifie beaucoup au sein du FLN.
C’est l’histoire d’une revanche prise par cet ancien ministre sur l’homme qui était derrière son «limogeage» du gouvernement, à savoir Amar Saïdani, alors secrétaire général du FLN avant d’être, à son tour, éjecté de la tête de ce parti. Il est à rappeler que le limogeage de Ferroukhi du gouvernement en juin 2016 a été précédé par une longue et constante campagne de dénigrement menée par Amar Saïdani en sa qualité de secrétaire général de l’ex-parti unique.
A titre indicatif, en avril 2016, lors d’une intervention devant la presse, Amar Saïdani s’est lancé dans une longue diatribe à l’encontre du ministre de l’Agriculture qu’il avait accusé de gérer «comme au temps de la révolution agraire». Ce à quoi Sid Ahmed Ferroukhi avait évidemment répondu, en affirmant qu’il était chargé d’une mission au sein du gouvernement qui était d’appliquer le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en matière agricole.
Sid Ahmed Ferroukhi avait été remplacé par Abdeslem Chelghoum, connu pour être un proche d’Amar Saïdani. D’ailleurs, la bataille a été rude à Alger en ce sens qu’Amar Saïdani a manœuvré pour placer Abdeslem Chelghoum comme tête de liste. Finalement, la bataille a été emportée par Sid Ahmed Ferroukhi et ceux qui étaient contre Saïdani au sein du parti. Une preuve supplémentaire de cette bataille perdue par Amar Saïdani à Alger, c’est le retour, également bruyant, de Tahar Khaoua, ex-ministre chargé des Relations avec le Parlement, qui avait fait, lui aussi, les frais de son désaccord avec Saïdani.
Ancien chef du groupe parlementaire du FLN, Tahar Khaoua avait critiqué ouvertement et publiquement le comportement excessif d’Amar Saïdani qui annonçait régulièrement des changements au sein du gouvernement. Après n’avoir pas pu placer ses «hommes» à Alger, Amar Saïdani ne peut désormais que compter sur Baha Eddine Tliba qui s’est contenté de la deuxième place à Annaba derrière le ministre des Transports, Boudjamâa Talai, et Mohamed Djemaï, chef du groupe parlementaire sortant à Tébessa.
Sonia Baker
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