Bernard-Henri Levy : ce fidèle ami du mufti des égorgeurs d’enfants en Algérie
Une photo rare montrant le héraut du sionisme international, Bernard-Henri Levy, posant avec un maître à penser du terrorisme islamiste, l’Egyptien Abou Hamza Al-Misry, en Afghanistan, circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Nous connaissions les équipées de BHL à travers le monde musulman, depuis sa première rencontre avec le shah Massoud, qui s’était allié avec les «moudjahidine» afghans pour combattre l’armée russe, avant d’être assassiné, mais nous ne savions pas qu’il entretenait des liens aussi étroits avec les chefs terroristes qui constituaient alors l’ossature même d’Al-Qaïda en Afghanistan et dont faisait partie Abou Hamza Al-Misry.
Ce dernier, de son vrai nom Mustafa Kamel Mustafa, s’était longtemps réfugié en Grande-Bretagne en y officiant légalement comme imam, avant d’être extradé en 2014 aux Etats-Unis où il a été incarcéré pour incitation à la violence et constitution d’une organisation terroriste. Il était notamment réputé pour ses fatwas autorisant les actes terroristes commis par les GIA en Algérie et qu’il disait recevoir des monarchies du Golfe. Il constituait avec Abou Qatada, récemment expulsé d’Angleterre vers son pays, la Jordanie, l’idéologie du djihadisme en Occident.
Le plus frappant dans cette conjonction révélée aujourd’hui est que, à cette époque, Bernard-Henri Levy se faisait en Algérie le chantre de la lutte contre l’obscurantisme islamiste. On se souvient de sa visite à Alger en 1997 en compagnie d’un autre philosophe qui, lui aussi, a tourné casaque depuis : André Glucksmann, où il louait ouvertement et courageusement le combat des démocrates et de l’armée algérienne contre le terrorisme, au point où ils se sont attirés les foudres des cercles anti-algériens et notamment de l’Internationale socialiste qui les montrait comme des adeptes d’un «régime militaire» affublé de tous les qualificatifs et accusé d’avoir «confisqué la volonté populaire». C’était le début de la pernicieuse campagne du «qui tue qui ?» qui a longtemps permis aux groupes armés de bénéficier de la couverture politique de certaines capitales occidentales.
Avec du recul, et en voyant tout ce qu’il a entrepris depuis le déclenchement des insurrections armées dans le monde arabe en 2011, on comprend mieux le double jeu de ce pyromane et sa grossière manipulation qui lui permet non seulement de cacher son jeu, mais surtout d’être présent sur le front au bon moment comme pour s’assurer du bon déroulement du processus de destruction. On l’a vu en Afghanistan, puis en ex-Yougoslavie, en Libye, aujourd’hui au Kurdistan et à Mossoul.
R. Mahmoudi
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