La lutte continue !
Par Khider Chérif – A l’instar des peuples du monde entier, les Algériennes et les Algériens célèbrent aujourd’hui la Journée internationale de la femme. Et ils ont bien raison de marquer l’événement. Depuis le recouvrement de l’indépendance à nos jours, les Algériennes ont vu leur statut s’améliorer d’année en année. Les autorités procèdent pratiquement toutes les décennies à un toilettage de la législation allant dans le sens d’une plus grande reconnaissance des droits de la femme.
Contrairement à de nombreux pays musulmans, il n’existe pas en Algérie de domaines ou de secteurs interdits aux femmes. Elles s’imposent même au sein de l’armée et des services de sécurité, des domaines restés pendant longtemps réservés aux hommes. Il n’y a pas non plus de discriminations en matière de salaires, de scolarisation, de santé ou d’emplois.
Quoi qu’on dise et au-delà de toute considération politique ou politicienne, Abdelaziz Bouteflika est, après le défunt Houari Boumediene, le Président qui aura le plus fait pour les droits de la femme. Le chef de l’Etat, à son corps défendant, n’a très souvent pas hésité à donner échos à leurs revendications. Au-delà, il y a lieu de signaler que les femmes ne doivent aussi l’amélioration de leur condition qu’aux nombreuses victoires qu’elles ont brillamment remportées sur le terrain des luttes. De grands sacrifices ont été consentis pour faire avancer comme on dit «la cause». Comment les Algériens peuvent-ils oublier l’immense courage avec lequel toute une génération de femmes a affronté le conservatisme et l’islamisme morbides et sauvages des années 1990 ? Non, cela ne s’oublie pas.
Ce constat ne veut pas pour autant dire que l’Algérie est devenue un exemple en matière d’égalité des genres ni que le gros de la société a intégré l’idée qu’il est impératif que l’homme et la femme doivent évoluer côte à côte si l’on veut que l’Algérie avance et prospère. Nous en sommes malheureusement encore loin. Trop de femmes sont encore violentées au quotidien. Et c’est aussi scandaleux qu’intolérable. Ne l’oublions pas, c’est de nos mères, de nos femmes, de nos filles et de nos concitoyennes dont nous parlons.
Comme le rappelle justement la militante féministe Nadia Aït Zaï, qui est actuellement la directrice du Centre d’information et de documentation sur les droits de la femme et de l’enfant (Ciddef), l’émancipation des Algériennes passe par une réforme plus poussée du code de la famille. Ce n’est pas tout. Elle recommande également une nécessaire modification en profondeur des comportements. Tant que tout cela ne sera pas fait, la fête du 8 mars aura toujours un certain goût amer. Répétons-le donc encore très fort : la lutte continue !
K. C.
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