Importation : l’attribution des licences débute dimanche
Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville et ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, a fait état, samedi à Alger, du lancement graduel à partir de dimanche (demain) de l’opération d’octroi des licences d’importation des différents produits soumis aux quotas.
L’octroi des licences d’importation débutera demain (dimanche) pour se poursuivre graduellement et concernera les différents produits soumis au régime des quotas, a déclaré le ministre qui assistait à la dernière opération de «coulage de béton» au minaret de la grande mosquée d’Alger. A cette occasion, le ministre a réaffirmé que le gouvernement n’a pas interdit et ne compte pas interdire l’importation, ni de produits essentiels ni de luxe, il faut juste, a-t-il dit, définir les besoins pour mettre un terme au gaspillage.
Tebboune a mis l’accent, dans ce sens, sur l’importance de la transparence et sur le respect de la loi par l’ensemble des opérateurs et intervenants dans le domaine du commerce extérieur. Il a ajouté que le ministère du Commerce a transmis aux services du Premier ministre pour publication au Journal officielun premier cahier des charges précisant les nouvelles mesures en matière d’importation.
Estimant «insensé de continuer à importer de la mayonnaise, de la moutarde et le Ketchup pour une facture annuelle de près de 200 millions de dollars ainsi que des “voitures ferrailles”» qui ne répondent à aucune spécification, Tebboune a indiqué que de «tels montants devraient être consacrés aux priorités du développement, notamment la construction de logements, d’écoles ou de centres de santé».
Concernant le lancement dès dimanche des licences d’importation, le ministre a précisé que le quota d’importation de la banane a été fixé 90 000 tonnes pour le premier semestre de l’année en cours. «Nous octroierons dès le début de cette semaine des licences d’importation d’un contingent quantitatif de 90 000 tonnes de banane pour le premier semestre et s’il y a lieu d’augmenter ce volume nous le ferons par ponction sur le quota du deuxième semestre», a déclaré Tebboune.
Affirmant que l’Etat encouragera les importateurs qui disposent de moyens nécessaires de stockage et de froid car il créeront des postes de travail, Tebboune a indiqué que nombreux sont ces exportateurs et l’Etat ne les empêche pas d’importer à la seule condition de respecter le cahiers de charges et les quotas fixés. «Nous ne pouvons pas mettre ces importateurs, réguliers et qualifiés, sur le un pied d’égalité que les importateurs opportunistes qui importent des containers de banane pour les commercialiser au niveau des ports avant même le déchargement», a ajouté le ministre. La régulation de l’importation, supervisée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a pour but essentiel de mettre fin à l’anarchie caractérisant ce secteur et qui est à l’origine d’une véritable hémorragie pour l’économie nationale, a soutenu le ministre qui a affirmé que les mesures prises visent à protéger le produit national et les producteurs locaux. Il a rappelé, à ce propos, les grandes quantités de produits électroménagers «non conformes» et qui «menacent la santé publique, causant dans de nombreux cas de décès».
Pour ce faire, le nouveau cahier des charges a fixé de nouvelles normes et exige à ce que tous les produits soumis à l’importation soient conformes aux standards européens, a encore affirmé le ministre. «Les climatiseurs importés consomment trois fois plus d’énergie», a-t-il dit, ajoutant qu’avec de tels produits la demande est si forte qu’il est difficile de la satisfaire. Les mesures réglementaires sont à même de permettre d’assainir le secteur des pseudo-importateurs qui ne sont pas du métier et dont le seul souci est le gain rapide, aux dépens de la santé publique, a encore ajouté Tebboune.
Par ailleurs, et concernant la spéculation sur les prix des produits alimentaires à large consommation, tels que la pomme de terre, le ministre a rappelé la dernière opération de lutte contre ce fléau enregistrée au niveau de la wilaya de Aïn Defla, où quelque 21 000 tonnes de ce légume a été saisie. Ce stockage faisait partie du plan d’un réseau spécialisé dans le monopole et la spéculation qui sont derrière la flambée des prix, qui ont atteint les 120 DA/kg dans certains marchés, a-t-il précisé.
A ce propos, Tebboune a estimé que le prix réel de la pomme de terre, dont la production est en abondance, est de 45 DA mais les spéculateurs sont nombreux, et c’est la cause de la hausse frénétique des prix. «L’Etat sévira contre tous ceux qui portent atteinte aux besoins essentiels de consommation du citoyen», a averti le ministre.
R. E.
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