Législatives : Nordine Aït Hamouda explique sa candidature «indépendante»
Le fils du colonel Amirouche, Nordine Aït Hamouda, explique son engagement dans la compétition électorale du 4 mai prochain à travers la constitution d’une liste indépendante à Tizi-Ouzou par les ratés du système de la délégation via les partis. Dans un message adressé à l’opinion, Nordine Aït Hamouda, membre fondateur du RCD, duquel il a été exclu en janvier dernier, affirme avoir choisi «une liste non partisane, appelée Alternative citoyenne, ouverte à l’ensemble de la société civile parce que, en plus des ratés de la démarche classique, le système de délégation via les partis est peu à peu réévalué à la baisse dans le monde entier». «Nous ne pouvons être en reste. L’acteur citoyen est au cœur du combat démocratique. Nous voulons l’incarner avec la force de la conviction», a-t-il assuré.
Nordine Aït Hamouda, qui a déjà fait plusieurs mandats à l’APN, dit que cette liste électorale veut porter «le message de la nouvelle République, antidote à l’éclatement de l’Etat-nation pour lequel des centaines de milliers de vies se sont sacrifiées». «La Kabylie ne peut être mise à l’index pour ses idées novatrices et généreuses. Bien au contraire ! Elle a conjugué avec fierté le patriotisme, elle a porté dans la douleur l’idée démocratique, elle est prête dans l’enthousiasme à fédérer les Algériens autour de l’idée d’une refondation nationale qui mettra fin à l’Etat jacobin hérité du colonialisme», a souligne Aït Hamouda, qui assure son engagement à se battre «avec force pour cela». «Je ne ménagerai aucun effort afin d’introduire une proposition de loi dans ce sens. Etre député indépendant ne sera pas un handicap, car il faut rassembler autour d’idées sans exclusive», a-t-il soutenu, considérant que les prochaines élections législatives se situent à un moment charnière de notre vie politique sans être encore un tournant décisif.
Pour lui, la génération du mouvement national, qui signe encore sa prééminence politique au sommet de l’Etat, va tirer sa révérence. «Certes, cette génération n’est pas la mienne en termes chronologiques, mais je suis un enfant de la guerre et fils d’un héros de la lutte de libération nationale et, par conséquent, l’histoire de cette geste est aussi directement la mienne. Quant à moi, j’appartiens à la génération d’après, celle qui a incarné les droits de l’Homme, le combat identitaire, la démocratie et toute la panoplie liée à cette idéologie, en résonance au message démocratique et social que l’Etat national souverain a porté au firmament de ses promesses explicites», a-t-il poursuivi, tout en estimant que le souffle de Novembre et de la Soummam ne s’est pas encore éteint et qu’il «irrigue les consciences et la mémoire».
«Nous avons, a-t-il ajouté, le devoir impératif de porter témoignage de cet événement considérable pour ouvrir les perspectives au futur pour un avenir meilleur.» «Cette combinaison patriotique et démocratique que je revendique a été et demeure ma trajectoire et mon ambition», a-t-il martelé, lui qui dit défendre l’égalité des droits, parce qu’avec la liberté, l’égalité est le deuxième pilier de la démocratie. Nordine Aït Hamouda a relevé également la nécessité de se mobiliser pour faire face à «l’émergence d’une nouvelle pensée misogyne portée par un conservatisme sans précédent qui veut briser nos traditions et annihiler notre être et notre âme».
Par sa liste Alternative citoyenne, le fils du colonel Amirouche dit avoir l’ambition «d’être au service de la société en combinant les missions dévolues aux députés : législateur, contrôleur de l’action du gouvernement et intermédiaire entre la société et l’administration en portant la voix des plus démunis». «Le moteur de notre action est de bien représenter notre wilaya et, au-delà, la région dans sa vocation à s’intégrer dans le tissu économique national», a-t-il soutenu. La candidature de Nordine Aït Hamouda à travers une liste indépendante à Tizi-Ouzou risque de faire mal à son ex-parti, le RCD. Fils d’un héros de la révolution, Nordine Aït Hamouda jouit d’une aura qu’il a pu avoir grâce notamment à son audace politique et ses interventions musclées et très critiques à l’Assemblée populaire nationale.
Sonia Baker
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