Hocine Kheldoune accuse Ould-Abbès d’avoir trahi Bouteflika
L’ex-membre du bureau politique chargé de la communication du FLN, Hocine Kheldoune, enfonce davantage le secrétaire général du parti, Djamel Ould-Abbès, déjà mal en point après les contestations suscitées par le choix des listes électorales.
Sur le plateau d’une chaîne de télévision privée, ce membre du comité central de l’ex-parti unique accuse Djamel Ould-Abbès de s’être éloigné de la ligne politique du parti, tracée par son président qui n’est autre que le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika. «Je n’ai pas démissionné pour un simple fait relatif à la gestion de communication comme il a voulu le faire croire à l’opinion publique. La vraie raison de ma démission est que, depuis son arrivée à la tête du FLN, Djamel Ould-Abbès fait semblant de suivre la ligne directrice du parti mais, lors de ses sorties, on constate l’éloignement de cette ligne et le non-accompagnement des efforts du président du parti, Abdelaziz Bouteflika», a soutenu Hocine Kheldoune, soulignant que le président Bouteflika appelle au renforcement du front intérieur du parti.
«Les discours de Ould-Abbès dans lesquels il louait les efforts du président de la République sont juste pour la forme car, en réalité, il prend par ses actes toute une autre direction», assure Hocine Kheldoune qui cite deux cas illustratifs. «Quand il a décidé de baptiser le siège du FLN au nom des Six historiques qui ont décidé du déclenchement de la Révolution, le 5 novembre 2016, Djamel Ould-Abbès a mis son nom sur la plaque commémorative, oubliant que le président du parti, c’est Abdelaziz Bouteflika», relève Hocine Kheldoune qui poursuit sa diatribe contre le secrétaire général du FLN, en soulignant que «quelques jours plus tard, Djamel Ould-Abbès réunit à l’hôtel El-Aurassi les militantes du parti du centre, en mettant une grosse affiche sur laquelle il était écrit : sous le haut patronage du président du parti Abdelaziz Bouteflika. Comment a-t-il pu associer le nom du chef de l’Etat à une simple activité partisane régionale ?» se demande Hocine Kheldoune pour qui Djamel Ould-Abbès ne rate plus aucune occasion de mettre en avant sa personne.
Hocine Kheldoune accuse également Ould-Abbès de «mentir sur les raisons» de sa démission, affirmant qu’il bénéficie d’un large soutien de cadres et de militants du parti. «Pour ces raisons et bien d’autres, j’invite solennellement Djamel Ould-Abbès à démissionner et à remettre le FLN entre des mains sûres, car nous sommes dans une conjoncture difficile comme nous sommes aussi à l’approche d’une élection importante que le FLN ne doit pas perdre», soutient-il, excluant avoir l’ambition de remplacer Ould-Abbès au poste de secrétaire général. Il assure qu’il n’a voulu que donner de «bons conseils» au secrétaire général du parti. Mais selon lui, Ould-Abbès refusait toute discussion. «C’est son directeur de cabinet qui gère le parti jusqu’au jour d’aujourd’hui», assure Hocine Kheldoune, assimilant le comportement de Djamel Ould-Abbès à celui d’un ministre et non d’un chef de parti.
Hocine Kheldoune a démissionné de son poste en janvier dernier. L’ex-membre du BP avait assuré qu’il n’allait pas «rentrer chez lui» et qu’il allait se battre jusqu’au bout pour «la sauvegarde du FLN qui représente le sang de nos martyrs et de nos moudjahidine». Il avait appelé les militants de se mobiliser pour «faire barrage aux dérives» du nouveau SG qu’il considérait comme «inconscient» de la responsabilité qui lui incombait au FLN.
Sonia Baker
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