Une délégation de la centrale syndicale tunisienne en visite à Alger
Une délégation de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), conduite par son secrétaire général, Noureddine Taboubi, fraîchement élu à la tête de cette organisation, sera reçue jeudi par la direction de l’UGTA au siège de la centrale à la Maison du peuple, à Alger, indique un communiqué de presse de l’UGTA rendu public mercredi. A cette occasion, les secrétaires généraux des fédérations affiliées à l’UGTA ont été conviés aux entretiens prévus entre les directions des deux organisations.
Les deux parties auront certainement à aborder, outres les questions d’ordre syndical et social, la situation générale qui prévaut dans la région du Maghreb, en proie à des risques d’instabilité dus essentiellement à la recrudescence du terrorisme dans la région et aux menaces provenant de la Libye. Connu pour être un acteur incontournable dans la vie politique tunisienne depuis la période d’occupation, l’UGTT est depuis quelques semaines en guerre avec le gouvernement de Youssef Chahed suite au limogeage de l’ex-ministre de la Fonction publique, une figure de la gauche syndicale, remplacé par un membre du patronat. Ce qui a suscité une vive colère du puissant syndicat qui a promis de riposter par des mouvements de grève.
Après avoir soutenu l’insurrection de 2011 qui a emporté le régime de Zine El-Abidi Ben Ali, la centrale syndicale tunisienne s’est vivement opposée à l’hégémonie islamiste imposée par le mouvement Ennahdha, tout en maintenant sa neutralité dans le jeu politique qui a porté au pouvoir le parti Nida Tounes de Béji Caid Essebsi, envers lequel il observe une attitude de «soutien critique».
Les relations entre les deux organisations syndicales ont depuis la période de la guerre de Libération nationale été empreintes de fraternité et de solidarité. Mais cette relation s’est envenimée en 2015 lorsque l’UGTA a accusé la centrale tunisienne de travailler pour le compte de la Confédération internationale syndicale (CIS) dans le but de provoquer «un printemps arabe» en Algérie, à travers l’action des syndicats autonomes. Accusation qui sera rejetée par la direction de l’UGTT qui a même dépêché un de ses membres pour venir s’expliquer sur le sujet à Alger.
R. Mahmoudi
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