Un député juif d’Iran : «Netanyahou est un fou noyé dans le marécage de ses crimes»
Par Youcef Benzatat – Siyamak Morsadegh, un député juif iranien, qui représente au parlement la communauté juive iranienne estimée à 25 000, a violemment chargé Benyamin Netanyahou qu’il a traité de «fou avide de sang et noyé dans le marécage de ses crimes», lors d’une session du Parlement iranien mardi 14 mars. «Les dernières déclarations racistes du Premier ministre israélien devant le président russe Vladimir Poutine : « La Perse avait voulu éliminer le peuple juif », ne me surprennent pas. On ne peut rien prévoir d’autre que des nullités absurdes de la part d’un fou suceur de sang, entièrement noyé dans le marécage de ses crimes et qui n’a d’autre rôle que d’envenimer l’atmosphère, de tuer les femmes et les enfants innocents et de faire perdurer l’occupation injuste de la terre du peuple palestinien opprimé.» Il récuse ainsi le mensonge de guerre des Israéliens et de leurs alliés contre l’Iran, qui consiste à traiter le peuple iranien d’antisémite et de menace permanente contre la sécurité des juifs.
Siyamak Morsadegh l’accuse en personne en même temps que les dirigeants du gouvernement israélien d’être «le plus grand ennemi de la culture et de l’identité juives» et qu’ils ne peuvent représenter les juifs dans ces conditions. Il prend à témoin les juifs libres de ce monde «qui ne peuvent qu’exprimer leur désapprobation au comportement et aux propos de cet apôtre de la déchéance».
Il est évident que si les Perses avaient cette idée folle de vouloir «éliminer le peuple juif», ils auraient commencé par le faire chez eux. Siyamak Morsadegh a assuré que «les juifs iraniens sont restés attachés à leur mémoire historique basée sur la coexistence entre les adeptes des religions monothéistes en Iran et sont entièrement persuadés que l’antisémitisme et toutes les autres formes de racisme n’ont aucune place dans la culture raffinée du peuple iranien qui a toujours été connu pour sa tolérance et son respect exemplaire pour les libertés religieuses et son indulgence avec les citoyens monothéistes».
Bien que le système monothéiste iranien est un système totalitaire, car reposant sur l’idéologie religieuse exclusive, il se fonde néanmoins sur la solidarité entre toutes les catégories religieuses du peuple iranien. Siyamak Morsadegh témoigne que «les juifs iraniens, en tant que citoyens monothéistes, ont déployé tous leurs efforts dans le processus d’évolution de la culture de ce pays et de sa défense». «Tout ceci fait partie des efforts déployés par les juifs pour assumer leurs devoirs en tant que citoyens…» «La participation efficace des juifs iraniens lors de la révolution constitutionnelle (depuis un siècle), puis dans la lutte du peuple iranien contre le despotisme de la monarchie, sans oublier non plus la participation de ses jeunes durant l’étape de la défense sacrée (guerre irako-iranienne 1980-1989) au cours de laquelle 15 martyrs juifs ont succombé pour défendre la patrie de nos aïeux.»
La résistance iranienne n’est pas dirigée contre les juifs, comme voudrait le faire croire Netanyahou, mais contre des criminels qui agissent dans l’impunité totale dans l’accomplissement de leur crime et avec l’indifférence complice de «la communauté internationale». Elle est aussi dirigée contre l’arrogance du sionisme et l’injustice et l’oppression des Palestiniens. Elle n’est surtout pas du seul ressort des musulmans iraniens, mais de toutes les catégories du peuple iranien, y compris les juifs de ce pays et de beaucoup d’autres pays du monde entier. Elle est aussi partagée par toute l’humanité qui rejette l’injustice et l’oppression».
Y. B.
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