Le chef du MSP pleure l’islamiste marocain Benkirane et rêve d’un Erdogan au Maghreb
Le chef du MSP, Abderrezak Mokri, s’est une nouvelle fois surpassé dans l’adulation de son mentor, le président islamiste turc Recep Tayyip Erdogan, en considérant que certaines puissances font tout pour empêcher l’émergence d’un Erdogan dans la région du Maghreb, c’est-à-dire essentiellement au Maroc et en Algérie, où il se voit lui-même le suppôt de l’AKP le mieux placé.
Ainsi, selon lui, la récente éviction du Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, en raison de son incapacité à former un nouveau gouvernement, est le résultat de ces pressions. «Il paraît que Benkirane est indésirable du fait qu’il a, pendant son mandat, ravi la vedette au roi et que sa popularité a dépassé le niveau d’un chef de gouvernement technocrate», écrit Mokri dans un message posté ce jeudi sur sa page Facebook. Et de poursuivre : «J’ai déjà dit à certains collègues marocains, dès le premier mois de son installation, que des puissances régionales et internationales ne voudraient pas d’un “islamiste” fort et performant à la tête du gouvernement ; elles ne voudraient pas d’un “autre Erdogan” au Maghreb, aussi modéré soit-il, s’il refusait d’être un simple exécutant, et non un partenaire.»
Mokri est persuadé que le blocage politique au Maroc a été «programmé» dès le départ dans l’objectif de pousser le PJD à choisir une autre personne, «nonobstant sa grande réussite que lui reconnaissent ses adversaires même». Le chef du MSP va même jusqu’à prédire un amendement constitutionnel imminent devant permettre au roi de choisir, à l’avenir, son Premier ministre parmi le parti arrivé en deuxième position dans les élections législatives, dans le cas où le parti majoritaire serait incapable de former un gouvernement.
Mokri nous apprendra aussi qu’un «petit et riche Etat arabe» – qu’il ne nomme pas mais que nous devinons – a alloué une somme de 60 millions de dollars pour faire échouer le parti islamiste marocain, le PJD, lors des dernières élections.
Pourquoi Mokri se préoccupe-t-il tant de la situation politique au Maroc au point d’en faire une maladie ? Le chef islamiste explique que son message s’adresse aux «défaitistes» qui devraient comprendre la nature du jeu politique et les défis auxquels sont confrontés «ceux qui ont choisi de lutter sur le terrain (…) dans un monde dominé par des forces occultes qui cherchent à nous supprimer de l’existence», fulmine-t-il.
R. Mahmoudi
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