Un test pour Djamel Ould-Abbès
Kamel Moulfi – Le 4 mai, quand les bureaux de vote ouvriront leurs portes pour accueillir les électeurs, le FLN sera face à un test hasardeux. On saura si Djamel Ould-Abbès a réussi en quelques mois à effacer l’épisode Saïdani et à préparer les conditions de la victoire de son parti aux élections législatives. La lettre qu’il a adressée aux militants et aux candidats du FLN laisse transparaître une inquiétude réelle devant ce défi. Les informations qui parviennent des structures de l’ex-parti unique montrent qu’une bonne partie de la base n’est pas satisfaite et, dans de nombreux cas, ne manque pas de le faire savoir par des actions de contestation plus ou moins violentes.
Le FLN n’aborde pas ces élections législatives dans le meilleur climat de mobilisation. Ould-Abbès, qui connaît bien son parti, en est parfaitement conscient. L’expérience a montré que la discipline interne dans l’ex-parti unique dépend de la cohésion de ses rangs, et celle-ci est plutôt mise à mal en ce moment. La preuve en est donnée par les cadres eux-mêmes, comme ceux qui n’hésitent pas à qualifier la procédure de l’établissement de la liste des candidats de la zone II France comme du «cinéma pour amuser la galerie» (voir article AP). Dans ces conditions, on peut facilement deviner que, le jour du vote, il y aura des militants qui se comporteront comme bon leur semble et ne mettront pas le bulletin qu’il faut dans l’urne.
Il reste peu de temps à Ould-Abbès pour faire oublier l’impression négative laissée par les pratiques, assimilées à des magouilles, qui ont marqué l’étape de confection des listes de candidats et en particulier l’idée dévastatrice que l’argent y a joué un rôle déterminant. La tâche n’est pas facile, même si le RND, premier rival du FLN dans cette course aux sièges de l’APN, ne cherche pas à profiter de la situation. Sans doute pour le parti d’Ouyahia, il ne faut surtout pas aggraver l’ambiance délétère déjà pleine de facteurs de démobilisation liés aux difficultés quotidiennes rencontrées par les citoyens sur d’autres «fronts». Car si la majorité actuelle est sûre de conserver sa position dans la future APN, il lui reste à convaincre les électeurs d’aller voter en nombre suffisant pour la crédibilité du scrutin.
K. M.
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