Comment Mohamed Raouraoua a été lâché par le pouvoir à la dernière minute
La disgrâce annoncée du président de la Fédération algérienne de football (FAF) ne finit pas de livrer ses secrets. Algeriepatriotique a appris de sources très au fait du dossier que Mohamed Raouraoua a cessé de nourrir des illusions pour se faire adouber par les membres de l’Assemblée générale de la Fédération depuis qu’il se savait indésirable en haut lieu, après avoir longtemps attendu d’être reçu par les autorités politiques, en vain. S’il a été reçu une fois par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ould Ali El-Hadi, toutes ses demandes d’audience incessantes introduites ultérieurement auprès du ministre sont restées lettre morte. Suite à quoi Raouraoua a engagé un bras de fer avec la tutelle, en décidant unilatéralement le report de l’AG élective contre toute attente. Décision qui a été, rappelons-le, immédiatement mise en échec par le ministère quelques heures à peine plus tard.
D’après nos informations, les autorités politiques n’ont pas pardonné au désormais ex-président de la FAF d’avoir trahi le «deal» qui avait été conclu avec lui, lequel deal consistait à obtenir le retrait en douce de Raouraoua de la course à la présidence de la FAF contre un soutien actif de l’Algérie à sa candidature au Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) lors du renouvellement des instances de direction de cette instance continentale. Or, le désormais ex-président de la FAF a surpris tout le monde en adoptant une attitude aussi surprenante qu’intempestive lors de l’Assemblée générale ordinaire tenue le 27 février dernier, où celui-ci se targua d’être fort du soutien des présidents de club, membres de l’AG.
Confiant dans sa démarche, Raouraoua se donnait, pendant ce temps, l’image de l’homme «indispensable» et «appuyé par les plus hautes autorités» du pays. Il a même confié à ses plus proches collaborateurs qu’il aurait reçu des «garanties» pour sa réélection aussi bien à la tête de la FAF qu’au Comité exécutif de la CAF. Coup de bluff, puisque le gouvernement avait décidé, dès le lendemain de l’humiliante débâcle des Verts à la dernière Coupe d’Afrique des nations, de lui retirer son soutien dont il jouissait depuis de longues années et qui lui avait permis de faire de la FAF une quasi propriété privée.
R. Mahmoudi
Comment (34)