Lancement d’une pétition pour le boycott du livre sur le traître bachagha Bengana
Une pétition a été lancée pour le boycott du livre Si Bouaziz Bengana, dernier roi des Ziban de l’auteure Ferial Furon, paru en France. Le texte accompagnant la pétition, dont Algeriepatriotique a reçu une copie, explique que «ce livre, qui réhabilite de manière éhontée un féodal lié par ses actes abjects à la colonisation française, est une honte et une forfaiture». Le texte qualifie le livre d’«outrage à la mémoire collective des Algériens» et rappelle qu’«il a bénéficié à sa sortie d’une promotion qui a induit en erreur l’opinion publique aussi bien en France qu’en Algérie». Les initiateurs de la pétition appellent «tous les Franco-Algériens vivant en France ou autres, qui respectent la mémoire de nos familles martyres, de boycotter ce livre mensonge partout où il se vend et de ne pas aller samedi 25 mars de 14h à 15h30 au Salon du livre de Paris pour une nouvelle promotion !».
Cette pétition fait suite au mouvement de réprobation créé en Algérie dans toutes les couches de la population par le passage de Ferial Furon à l’émission «Bonjour d’Algérie» de la chaîne de télévision publique pour la promotion de son livre au titre prétentieux et arrogant, Si Bouaziz Bengana, le dernier roi des Ziban. Contrairement à ce qu’attendait l’auteure, l’émission a été le révélateur du contenu du livre, outrageant pour le peuple algérien qui a souffert du colonialisme, résisté à l’occupation française et finalement libéré le pays. L’auteure était venue mardi 20 février 2017 en Algérie comme en pays conquis pour tenir des ventes-dédicaces, y compris, suprême insulte, au Palais Ahmed-Bey de Constantine qui porte le nom d’un symbole de la résistance algérienne contre le colonialisme.
La tentative de falsification de l’histoire n’a pas réussi. La réaction des Algériens a prouvé leur vigilance face à la banalisation du comportement des harkis et des sinistres bachaghas qui ont aidé la France coloniale à commettre ses crimes. Une sorte de contre-livre a été pratiquement écrit par des historiens et journalistes algériens qui ont voulu rafraîchir la mémoire de sa descendante sur le comportement des Bengana durant la colonisation. Parmi les contributions envoyées à Algeriepatriotique pour rétablir la vérité, celles d’Ali Farid Belkadi, historien et anthropologue, et de Smaïl Hadj-Ali, auteur et enseignant en sciences de la communication et de l’information, sont particulièrement édifiantes.
Ali Farid Belkadi (voir AP du 22 février 2017) a rappelé un fait accablant : «Le bachagha Bengana coupait les oreilles des résistants algériens auxquels il tendait des embuscades avec ses goumiers. Puis, il les entassait dans des couffins qu’il remettait ensuite aux officiels français, contre espèces sonnantes et trébuchantes.» Autre rappel historique : «Les Bengana et leurs goumiers investirent les Zaatchas avec les troupes du général Herbillon, la tête de Bouziane et celle de son lieutenant Si Moussa Al-Darkaoui figurent parmi leurs sordides butins.» Ali Farid Belkadi (voir AP du 2 mars 2017) estime que «cette descendante de Bouaziz Bengana aurait pu se taire et expier dans son coin le mal fait aux Algériens par ses ancêtres». Il évoque le «pogrom de Zaatcha, auquel participèrent tous les Bengana et durant lequel la totalité des habitants furent massacrés, sans exception, y compris les vieillards, les femmes et les enfants».
Dans sa contribution (voir AP, 28 février 2017), Smaïl Hadj Ali précise, pour sa part, que le pseudo dernier roi des Zibans, dont parle son arrière-petite-fille, est «le «grand caïd M’hamed Benganah, qui se distingua dans la découpe d’oreilles des résistants algériens». Il rappelle que «parmi les forfaitures et les exactions commises au profit du système colonial, et du sien, contre les Algériens, il y a celles notoires vécues par le patriote Chebbah El-Mekki, homme de grande culture et dramaturge» que le bachagha «attacha pieds et poings à la queue d’un cheval qui le traîna ainsi de Biskra à la prison d’Oued Djellal, soit sur plus de cent kilomètres».
Ferial Furon va au-devant d’un nouvel échec en se présentant au Salon du livre de Paris. Les Algériens établis en France sont appelés à réagir aux «agissements du lobby néocolonial qui pousse au révisionnisme».
Le lien de la pétition : cliquez ici
Houari Achouri
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