Al-Kassimi : de larbin de coulisses à héraut
Par Youcef Benzatat – L’Emirati Soltane Ben Mohammad Al-Kassimi, gouverneur de l’Emirat de Sharjah, en mission commandée, aurait déclaré depuis Londres que le criminel de Gaulle aurait octroyé l’indépendance à l’Algérie !
Petit rappel : depuis son retour aux commandes de l’armée d’occupation coloniale française, de Gaulle s’était acharné à vider ses dernières cartouches sur le peuple algérien avant de se rendre compte qu’il avait affaire à un peuple qui résiste depuis 128 ans à la barbarie que son pays lui a imposé et depuis 2000 ans aux convoitises étrangères venues de tous les horizons et qu’il serait inutile de poursuivre son acharnement, qui ne fera que plonger son armée, ses colons et ses harkis dans une insécurité perpétuelle. Sans parler du coût de la guerre qui devenait de plus en plus insupportable à l’économie de la métropole coloniale déjà dépendante de la charité du plan Marshall.
Sur le plan militaire, il n’a cessé de renforcer les lignes électrisées et les millions de mines disséminées à nos frontières, la destruction systématique de nos forêts au napalm et l’implantation de camps pour la concentration des populations rurales pour isoler les combattants de la glorieuse Révolution. Une méthode inhumaine empruntée aux monstruosités nazies. Sur le plan économique, et en parallèle à sa stratégie de tentative militaire d’éradication des combattants de la glorieuse, il fera une autre tentative de saupoudrage, cette fois, de la population en décrétant le plan de Constantine censé résoudre le problème du chômage, du logement et, enfin, l’appâter vers une vie meilleure pour l’inciter à abandonner le soutien des combattants de la Révolution.
Enfin, il tentera une troisième ruse, cette fois-ci de l’ordre psychologique, où il était question d’encadrer la population dans des SAS implantés au milieu de nulle part dans l’enceinte des centres de concentration, en distribuant nourriture et bonbons aux enfants, ainsi que leur scolarisation pour leur apprendre que leurs ancêtres sont des Gaulois et leur patrie, c’est leur mère, la France. De Gaulle n’avait d’autre choix que d’embarquer son armée, ses colons et ses harkis pour leur éviter les conséquences du sursaut de dignité et de détermination que le peuple algérien avait manifesté spontanément les mains nues face aux parachutistes surarmés pendant les derniers instants de l’occupation.
Mais tout ceci constitue notre passé et ne représente en aucun cas nos préoccupations actuelles, excepté pour les historiens qui doivent transmettre aux générations à venir la vérité sur notre relation historique avec nos voisins gaulois, qu’il faudra accumuler à la liste de tous ceux qui se sont aventurés sur nos terres pour la convoitise de nos richesses et la tentative de notre soumission.
Notre préoccupation à ce jour, c’est l’édification de notre nation, son Etat et ses institutions, son économie, sa culture et sa diplomatie. Cette dernière est ce par quoi notre glorieuse Révolution poursuit ses objectifs : dont la principale tâche est la solidarité avec les peuples qui luttent encore pour leur souveraineté, la Palestine et le Sahara Occidental.
En parallèle, sa tâche s’affirme de jour en jour, d’année en année depuis notre accès à l’indépendance nationale, à œuvrer pour la justice dans le monde et le respect de la souveraineté des peuples menacés, la Syrie, le Yémen, l’Irak, la Libye, le Liban, l’Iran et tous les autres peuples qui subissent des vexations et des convoitises de la part des puissances cupides et immorales pour lesquelles ce larbin des Emirats arabes unis fut chargé d’assumer son rôle de héraut après avoir joué celui de larbin de coulisses depuis l’avènement de ce qui a été convenu d’appeler le «printemps arabe».
Nous sommes menacés, certes, de toutes parts, de l’entité sioniste et de l’Otan et de leurs larbins que sont ces Emiratis, ces bédouins arabes, ces Marocains, toutes ces monarchies archaïques moyenâgeuses, liberticides, misogynes et qui n’ont aucune considération de dignité pour leurs peuples, qu’ils acculent par la violence à la soumission et à l’ignorance.
Il est vrai que nous avions eu nos harkis et que nous continuons à en avoir aujourd’hui même, à l’image de ces intellectuels, écrivains, cinéastes, enfin plutôt des mercenaires de la culture qui essayent de se vendre au plus offrant pour une gloire éphémère, à renforcer notre vulnérabilité face à ces menaces. Mais l’Algérie reste, et restera, debout pour l’éternité.
Ce ne sont ni ces nouveaux harkis, ni ces bédouins qui pourront entamer notre conviction à résister à toute tentative de nous soumettre à nouveau. Notre combat pour la démocratie et pour toutes les libertés nous appartient et appartient aux générations à venir pour les parfaire, étape par étape, en repoussant à chaque fois toute tentative d’ingérence sournoise à notre encontre.
Y. B.
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