Lutte contre la contrefaçon : un forum pour sensibiliser les autorités et les citoyens

Abderrahmane Benhamadi, PDG du groupe Condor. D. R.

En marge du Forum sur la contrefaçon, organisé aujourd’hui, mercredi 22 mars, sous le patronage du ministère de l’Industrie et des Mines à l’hôtel El-Aurassi, le président-directeur général de Condor, Abderrahmane Benhamadi, a déclaré à Algeriepatriotique que le premier objectif de ce forum est de «sensibiliser les autorités et le consommateur sur le phénomène de la contrefaçon».

Selon lui, il y a des personnes qui ont investi dans des marques, dans la recherche et le développement ainsi que dans la formation du personnel et leurs produits «sont attaqués de part et d’autre». «Ce forum est une occasion pour rappeler encore une fois qu’il y a des solutions. Ce phénomène n’est pas une fatalité. Si nous arrivons à avoir un système efficace pour combattre ce fléau, nous arriverons à le réduire de manière conséquente», a-t-il assuré.

De ce forum, qui a réuni des représentants de la gendarmerie, de la police, des ministères du Commerce et de l’Industrie, il ressort «une volonté» de la part du gouvernement et des opérateurs économiques de trouver une solution. «Certes, il n’y a pas de solution définitive à ce problème. Comme vous savez, il existe même dans les plus grandes économies du monde. On ne peut pas l’éradiquer à 100%, mais nous essaierons de réduire son impact néfaste sur le citoyen», a-t-il indiqué, en citant quelques secteurs qui sont touchés par la contrefaçon, comme ceux du médicament, du cosmétique et de l’électronique. «Chez Condor, nous ne sommes pas épargnés non plus. Il y a des chargeurs Condor contrefaits qui ont causé beaucoup de dégâts chez certains consommateurs de la marque.»

Concernant le projet Condor-Sicpa, qui propose en Algérie des solutions d’authentification et de traçabilité pour l’ensemble des produits manufacturés localement ou importés, M. Benhamadi nous a informé que les démarches administratives sont en cours et que les consultations «avancent bien». «Il y a une réactivité importante de la part de tous les ministères concernés par ce projet. C’est une solution nouvelle et révolutionnaire qui demande un travail pédagogique à faire vers le gouvernement, les entreprises et le consommateur. C’est tout à fait normal que cela prenne du temps. Mais nous sentons un engouement et un enthousiasme énorme de la part de tout le monde pour la mise en place de ce projet.»

Le groupe Condor veut contribuer à mettre fin à la contrefaçon en Algérie

Gagner la guerre contre l’informel, c’est possible en Algérie. Le président du groupe Condor, Abderrahmane Benhamadi, et le vice-président de la société mixte Condor-Sicpa, Bruno Frentzel, l’affirment dans l’entretien qu’ils ont accordé à Algeriepatriotique mercredi 15 mars écoulé. Comme l’explique Abderrahmane Benhamadi, aucun secteur de l’industrie n’est épargné par les méfaits de l’informel. Lesquels méfaits impactent aussi bien la santé que la sécurité des consommateurs, alors que le Trésor public est pénalisé du fait des préjudices financiers énormes qu’il subit. Le président du groupe Condor a raison de s’inquiéter de la concurrence absolument déloyale exercée par les commerçants de l’informel. Tous les coins du pays ont leurs places fortes où l’informel agit sans craindre une quelconque sanction qu’elle vienne du marché ou de l’administration.

A la radio algérienne, on a entendu que 80% des produits commercialisés en Algérie sont contrefaits. Est-ce vrai ? L’informel, on le sait, est le moyen privilégié de distribution des produits contrefaits. C’est un phénomène qui préoccupe au plus au point Abderrahmane Benhamadi. Il est urgent de tirer la sonnette d’alarme. C’est ce que souhaitent le président du groupe Condor, Abderrahmane Benhamadi, et le vice-président de la société mixte Condor-Sicpa, Bruno Frentzel, qui proposent leur solution pour protéger la production nationale des contrefacteurs et ceux qui s’adonnent à des pratiques commerciales illégales. «Nous aiderons, disent-ils, notre pays et notre industrie à se développer davantage. Nous donnerons également les moyens de preuve aux autorités pour citer en justice les contrefacteurs et les distributeurs des produits contrefaits ainsi que ceux qui agissent contre la loi.»

La célébration de la Journée mondiale de protection des consommateurs a été l’occasion de découvrir à quel point l’acheteur algérien est sans défense devant les effets néfastes du marché informel. Ce n’est pas faute d’un cadre juridique adéquat, mais il est inappliqué. Quand il achète un produit dans le circuit informel, il n’y a rien qui garantisse sa santé ou sa sécurité. Les vendeurs ignorent les normes qui accompagnent obligatoirement les produits mis sur le marché. Quant aux consommateurs, l’essentiel pour eux est qu’ils trouvent le produit qu’ils recherchent et qu’ils peuvent l’acquérir à «un bon prix». Entre les deux, vendeur et acheteur, le contrôle que doivent effectuer les pouvoirs publics est visiblement défaillant.

La lutte contre la contrefaçon passe par la lutte contre le commerce informel qui a envahi quasiment tous les espaces, mais les pouvoirs publics semblent décidés à engager une nouvelle bataille sur ce front. C’est du moins ainsi que peut s’expliquer l’étude sur l’économie informelle qui a été lancée au début de ce mois. Il est temps d’actualiser les chiffres officiels qui datent de 2012 et qui situent le poids de l’informel à 45% du produit national brut (PNB) et à 3,9 millions d’emplois. Tout récemment, à la radio, un responsable d’une organisation patronale a affirmé que le secteur de l’informel pèse 35 milliards de dollars. Il a proposé de créer une structure spécialement chargée de mener la lutte contre ce phénomène. Pourquoi pas, puisqu’il existe maintenant un comité de suivi des investissements.

Il y a une détermination chez les pouvoirs publics à réduire le champ de l’informel, mais elle se heurte certainement à des lobbies bien placés. Sur ce point, Abderrahmane Benhamadi, qui est conscient des résistances à la lutte contre l’informel, est toutefois optimiste : «La volonté des pouvoirs publics pour la protection de la santé et de l’intégrité physique des citoyens s’imposera en définitive.»

Houneïda Acil et Houari Achouri

Commentaires

    KRIKECHE
    22 mars 2017 - 20 h 17 min

    Ce n’est surement pas avec
    Ce n’est surement pas avec les djazouli boys actuellement en poste au niveau des services des douanes des wilaya qu’on va combattre la contrefaçon!
    un conseil amical d’un douanier en retraite à monsieur bentahar:, dg des douanes: procédez au plus vite au nettoyage des ripoux que vous avez hérités de votre prédécesseur.

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