Regret amer mais tardif à Londres ?
Kamel Moulfi – A Londres, des responsables doivent se mordre les doigts d’avoir fait montre d’une puérile complaisance à l’égard des groupes islamistes, en particulier lorsqu’ils développaient au vu et au su de tous leur activité publique débordante destinée au soutien logistique aux tueurs opérant en Algérie. L’essentiel pour ces responsables était que leur agitation ne prenne pas pour cible les Britanniques. Cette façon de jouer avec le feu, en pensant que les ravages de l’incendie ne toucheraient que nos pays, n’a pas été propre à la Grande-Bretagne, mais a concerné d’autres pays occidentaux également, comme la France, l’Allemagne, la Belgique ou les Etats-Unis.
Malgré l’absence de revendication immédiate de l’attentat d’hier, la piste très vite privilégiée par la police britannique est celle du terrorisme islamiste, qui a déjà frappé Londres et d’autres capitales et villes en Europe et aux Etats-Unis. Si les attaques-suicides du 7 juillet 2005, dans le métro et un autobus de Londres (56 morts, 700 blessés), ont été l’œuvre d’Al-Qaïda, les spécialistes évoquent cette fois Daech, sur la base du «mode opératoire» employé par le terroriste. Cette «piste» a été sérieusement envisagée depuis plus de deux ans quand les services de renseignement intérieur britannique avaient mis en garde contre une forte menace d’attaques terroristes.
Comme le souligne notre correspondant à Londres (voir article AP), tout indique que l’attaque a été minutieusement planifiée, «car elle s’est déroulée le jour de la session hebdomadaire au Parlement, où les membres du gouvernement étaient au complet autour de la Première ministre, Theresa May». Durant des décennies d’impunité, les extrémistes islamistes installés en Grande-Bretagne ont eu tout le temps de s’organiser, mais surtout de se «radicaliser» encore plus. Ils ont fini par se tourner contre leurs «bienfaiteurs» inconscients. Il ne faut pas oublier que le nombre de Britanniques partis rejoindre les rangs de Daech et autres groupes terroristes en Syrie se compte en plusieurs centaines.
K. M.
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