Le retour de l’illusion islamiste ?
Par Kamel Moulfi – Les panneaux d’affichage de la campagne électorale ont commencé à apparaître, pour planter le décor qui annonce la vie politique des prochaines semaines, dominée par le scrutin du 4 mai. Pour l’heure, rien n’indique encore de façon claire l’intérêt accordé par les Algériens au renouvellement de l’Assemblée populaire nationale. Le contexte de crise financière n’est pas propice aux mesures «populaires» qui sont habituellement prises par le pouvoir en pareille circonstance pour faciliter la mobilisation des électeurs. Les propos rassurants sur le maintien de la politique sociale se heurtent à la réalité vécue par les gens qui sont confrontés à des difficultés que les médias ont tendance à amplifier.
L’impression qui se dégage de l’ambiance malsaine qui précède la campagne électorale est plutôt mauvaise. Il ne peut en être autrement avec les échos de magouilles qui ont marqué la confection des listes du FLN, mettant en évidence une sorte de «marché» créé par la course aux premières places sur les listes, la première étant naturellement la plus «chère», car elle garantit l’accès à l’hémicycle du palais Zighoud-Youcef.
Les commentaires sur les vraies motivations des candidats, personnelles et éloignées des préoccupations du pays, aggravent le climat de démobilisation. Et s’y ajoute l’absence d’un véritable enjeu politique. C’est une nouvelle fois autour du couple FLN-RND que sera constituée la prochaine majorité parlementaire. Personne n’en doute, et encore moins le MSP d’Abderrezak Mokri et le Front du changement d’Abdelmadjid Menasra qui se sont réconciliés le temps du scrutin pour «sauver les meubles».
Les islamistes ont eu le soutien – inattendu ? – de l’ex-chef du gouvernement Ahmed Benbitour, à travers son souhait explicite de les voir occuper «une présence plus forte» dans le prochain Parlement (voir article AP). L’illusion d’un changement de système grâce aux islamistes, comme en 1991, remise au goût du jour par Benbitour est pour le moment le seul fait nouveau et marquant.
K. M.
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