Mahieddine Tahkout s’en prend à «des lobbies» et promet une nouvelle duperie
Acculé sur l’immense scandale qui touche son «usine de montage» de voitures de la marque sud-coréenne Hyundai à Tiaret, l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout ne trouve plus qu’à tout mettre sur le compte d’une campagne «malveillante» dirigée, selon ses termes, par des lobbies «qui n’arrivent pas à digérer les efforts de l’investisseur algérien». A court d’arguments, il considère qu’il est «irraisonnable» et «illogique» qu’il investisse dans un projet énorme pour un montage de pneus. C’est à croire que les images montrant des séries de voitures de marque Hyundai presque entièrement montées dans des containers, et largement relayées par les réseaux sociaux, étaient un montage.
Usant d’une langue de bois qui ne convainc personne, le sulfureux patron du groupe éponyme se voit victime d’une opération orchestrée par ceux qui veulent «conserver le monopole sur le marché des véhicules en Algérie et entraver, voire bloquer tous les efforts de l’Algérie pour sortir de la dépendance». Tacitement, il fait appel à l’Etat pour le sortir de cette mauvaise passe, en indiquant que l’investisseur algérien était «capable de relever le défi», dès lors que l’Etat algérien «a mis toutes les facilités à sa disposition».
Il tente, avec l’aide de quelques organes de presse à sa solde, de détourner l’attention de l’opinion vers le cahier des charges dont il ne définit toutefois pas les termes, en se cachant derrière le ministre de l’Industrie et des Mines Abdesselam Bouhouareb qui a autorisé ce projet et se targuait, à un moment, d’avoir propulsé l’industrie de l’automobile en Algérie, sans jamais avoir expliqué dans quelles conditions ni à quel prix.
Dans ses réponses alarmées, l’impertinent homme d’affaires dit avoir en sa possession, «dans le strict respect du cahier des charges», une «décision technique» du ministère de l’Industrie qu’il appliquerait à la lettre. Comme seule preuve de son sérieux et du bien-fondé de sa démarche, il prend à témoin des entreprises algériennes travaillant dans cette usine, de deux entreprises chinoises et d’une entreprise sud-coréenne. Pour lui, la seule présence d’un staff technique sud-coréen dans son usine suffit pour s’assurer de son bon fonctionnement selon les critères énoncés dans le cahier des charges. «Qui ose douter de l’intégrité et de la probité des Sud-Coréens ?», s’interroge-t-il. Il demande de le croire sur parole.
Faisant dans le populisme le plus béat, il promet aux Algériens la possibilité d’acquérir bientôt la voiture iranienne Saipa, «à un prix imbattable». Là encore, il affirme que tous les aspects liés à la fabrication des pièces de rechange, de la carrosserie et tous les accessoires, comme pour la marque Hyundai, se ferait à partir de janvier 2018. Il nous prévient à l’avance de sa nouvelle duperie, en insistant sur «le respect» de son groupe de toutes les promesses données auparavant.
R. Mahmoudi
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