La France dépendante du transport militaire russe et ukrainien
L’armée française sous-traite le transport de matériel vers les zones où elle est impliquée dans des opérations militaires, comme au Sahel et au Moyen-Orient, avec les Russes et les Ukrainiens, a révélé, ce mardi, un rapport parlementaire, estimant qu’il existe une dépendance très lourde.
Le rapport d’information, remis ce mardi à la commission des finances de l’Assemblée française, met en exergue les fragilités juridiques, financières et géopolitiques de ce recours à des transporteurs extérieurs, ce qui menace, estime-t-on, «l’autonomie stratégique de l’armée française». «Pour la projection et l’entretien de nos forces armées sur les théâtres extérieurs, la France est soumise au bon vouloir d’opérateurs (aériens) russes et ukrainiens», a fait savoir le député François Cornut-Gentille (Les Républicains) dans ce rapport, soulignant que «l’autonomie stratégique est en réalité virtuelle».
Selon le rapport, l’armée française, qui compte 6 000 soldats au Sahel et au Moyen-Orient, couvre au mieux un quart de ses besoins en matière de transport stratégique, du fait qu’elle ne dispose que de deux Airbus A340 et trois A310, âgés de 20 à 30 ans en moyenne, ainsi que de 11 Boeing C135 et 3 KC135 d’un âge souvent supérieur à 50 ans.
Avec ces avions, la France n’a couvert, entre 2012 et 2015, que de 7% à 23% de ses besoins en transport aérien pour ses forces armées, a ajouté le rapport, relevant que la Défense ne possède aucun gros-porteur, ce qui occasionne au ministère un coût autour de 160 millions d’euros par an, soit 15% du prix des opérations extérieures.
D’après le député de la droite, les avions de transport militaire français ne rivaliseront jamais avec les gros-porteurs comme l’Antonov 124, qui équivaut à 5 Airbus A400 M, un nouvel avion dont dispose l’armée française qui accuse beaucoup de retard de livraison et des problèmes techniques. Le rapport indique que la flotte mondiale des Antonov 124 est détenue par trois compagnies : Flight Unit FU-224 (Russie), Volga Dniepr (Russie privé) et Antonov Airlines ADB (Ukraine).
R. I.
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