Le RCD veut «réinventer» la diplomatie et «repenser» la défense nationale
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dévoile le volet sécuritaire et de politique étrangère de son programme électoral. Le parti de Mohcine Belabbas commence par relever non sans regret l’absence de débat sur les questions sécuritaires. «Dans notre pays, les questions de défense et de sécurité sont occultées ou instrumentalisées. Au moment où cette problématique est d’une actualité brûlante, il est indispensable d’ouvrir ce débat d’une manière sereine. Il s’agit de mettre en avant le fait que la défense nationale est l’affaire de tous et concerne chaque citoyen», souligne le RCD, qui évoque «les transformations mondiales en cours dans le domaine des nouvelles technologies de l’information, l’internationalisation du terrorisme, la globalisation de l’économie, la cybercriminalité nous imposent de faire de la sécurité nationale une préoccupation au plus haut niveau de la décision politique».
Pour le RCD, la sécurité nationale ne saurait être isolée de l’état général de la société, de la nature de l’Etat et des enjeux stratégiques qu’impliquent nos intérêts nationaux. «Les circonstances et l’ampleur de l’attaque terroriste qui a ciblé le complexe pétrolier de Tiguentourine nous interpellent pour repenser profondément toutes ces questions, à commencer par le renseignement, indispensable pour la garantie de la sécurité des citoyens et des biens de la collectivité nationale», soutient ce parti qui veut en effet «redéfinir, réorganiser et renforcer la structure du renseignement avec un cadre juridique approprié qui précise les missions, le mandat, les modes de désignation et les responsabilités de chaque acteur du secteur». Il propose également de «fixer comme missions prioritaires au renseignement la lutte contre le terrorisme, la protection des infrastructures essentielles, la lutte contre le crime économique et le contrôle des frontières extérieures».
Le RCD s’engage aussi à opérer «une réforme culturelle dans le domaine du renseignement pour faire en sorte que l’action des services de sécurité et en particulier de renseignement ne soit plus assimilée à la surveillance des citoyens pour rompre effectivement avec les pratiques de la police politique». Outre la promotion du personnel féminin dans la responsabilité au sein des institutions chargées de la sécurité et de la défense, le parti de Mohcine Belabbas veut «créer un organisme permanent chargé d’anticiper, prévenir et recenser les crises qui menacent la sécurité des territoires, à l’image de celle qu’a vécu et que vit toujours la région de Ghardaïa et certaines régions de l’est du pays». Cet organe, précise le RCD, sera composé, en plus des représentants de l’administration, de parlementaires, de sociologues, de politologues et de tout autre expert qui s’avèrera utile pour son efficacité. Il sera rattaché au ministère de l’Intérieur.
Le RCD considère que dans le monde, les équilibres géopolitiques sont de plus en plus brouillés et perturbés. «Les conflits se multiplient et s’enlisent à nos frontières. L’Algérie est réduite au simple rôle de sous-traitant dans le renseignement et de ‘‘règlement’’ des conflits dans le Sahel. Les puissances étrangères se tournent vers nos voisins lorsqu’il s’agit de coopération dans le domaine du développement économique et humain», souligne ce parti qui s’engage à réinventer la diplomatie algérienne en investissant le continent africain afin de donner une résonnance positive et un poids à l’action diplomatique de notre pays en Afrique en vue de gagner de l’influence sur la scène internationale. «La sécurité de nos frontières dépend aussi de la stabilité des pays voisins. Pour que notre diplomatie joue un rôle de premier plan dans le règlement des conflits, nous devons impulser dans cette sphère des investissements générateurs d’emploi et de richesse et promouvoir notre culture et nos arts en développant des centres culturels algériens à l’étranger», soutient le RCD, qui veut prioriser dans les relations économiques les pays des espaces européen et asiatique. Il compte aussi mettre en place les mécanismes d’une coopération économique croissante et diversifiée avec les pays de l’Afrique du Nord, mais aussi mettre en place les mécanismes d’une coopération sécuritaire avec les pays de l’Afrique du Nord et du Sahel afin que notre région ne se transforme pas en base arrière du terrorisme international.
Sonia Baker
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