Législatives : une charte pour une couverture médiatique «éthique et équitable»

Le ministère de la Communication a adressé mardi à l’ensemble des médias une charte pour assurer une couverture médiatique éthique et équitable des prochaines élections législatives. «La couverture médiatique des élections législatives du 4 mai 2017 nécessite de la part de l’ensemble des médias le suivi d’une ligne éditoriale équitable, impartiale et objective et un sens aigu des responsabilités», a souligné le ministère, qui a élaboré une charte constituée de 10 points.

Pour le ministère, les médias sont tenus aux «engagements» notamment «du pacte de responsabilité», où les médias «doivent tenir compte de leur capacité à façonner l’opinion, et de ce fait, ils sont susceptibles d’avoir un impact négatif sur les citoyens en cas d’inobservation des règles éthiques et professionnelles usitées en la matière». Il s’agit également du «devoir de sensibilisation», où les médias sont «tenus de veiller à la sensibilisation des électeurs sur l’exercice de leur droit de vote et ne doivent en aucun cas œuvrer à décrédibiliser les élections ou donner la parole à des parties qui appellent au boycott».

Cette charte comprend aussi «la juste mesure des enjeux», où les médias «doivent considérer cette prochaine échéance électorale comme un test grandeur nature qui mettra à l’épreuve leur capacité à se montrer à la hauteur de la liberté d’expression que leur garantit la démocratie». Il est énoncé également dans cette charte «l’accès direct des médias aux partis et candidats» qui dispose que «tous les partis ou candidats ont le droit d’accès direct aux médias sur une base équitable et non discriminatoire». Concernant «le respect du citoyen», il y est disposé que les médias «doivent avoir une hauteur éthique assumée dans ce genre d’échéance qui traduit leur respect des citoyens et plus spécifiquement des électeurs qui sont destinataires d’informations, de commentaires, d’analyses et de prises de parole qui déterminent leurs choix électoraux dans ce qui sera pour les cinq années à venir le corps législatif de notre pays».

S’agissant «de l’équilibre, de l’impartialité et de la modération», les médias ont «le devoir d’équilibre et d’impartialité particulièrement important en ce qui concerne les programmes d’actualité partisane, mais aussi de modération dans le sens où ils ne doivent rapporter de la communication des partis en présence que les contenus qui revêtent un caractère informatif. Ils doivent, par ailleurs, éviter de servir l’intérêt et la cause de groupes partisans aux dépens d’autres acteurs politiques en présence». Le «devoir d’équilibre» implique également que les partis ou candidats «doivent bénéficier d’une couverture médiatique proportionnelle à leur importance tant sur le plan politique que durant la campagne». Il s’agit également «de gage de la transparence» qui dispose que les médias ont le «devoir de bannir les télés trottoirs durant la campagne électorale en tant qu’élément d’évaluation de la notoriété des forces politiques présentes, car ces émissions ne peuvent en aucun cas tenir lieu de sondage d’opinion crédible du fait qu’elles peuvent produire un effet de manipulation sur l’opinion publique».

Concernant «l’équité», les médias, même en cas de manque de moyens, «doivent s’efforcer de donner de la visibilité durant la campagne aux «forces politiques en présence». Pour «la veille éthique», les médias «doivent bannir en leur sein tout comportement émanant de journalistes, de responsables et d’autres travailleurs, traduisant une ligne de conduite partiale qui favorise un parti ou un candidat aux dépens d’autres partis ou candidats». Pour le dernier point, il concerne «le devoir de précaution» où les médias «doivent s’interdire lors de la campagne électorale toute diffusion en direct de débats et déclarations politiques susceptibles de porter atteinte à la sécurité publique et à l’Etat et/ou pouvant donner lieu à des dérapages contraires à l’éthique journalistique et politique». Ils doivent veiller également à «proscrire toute offense ou parole outrageante, injurieuse ou diffamatoire à l’encontre de la personne du président de la République et de l’institution qu’il représente».

Agence

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