Ligue arabe, la grande supercherie
Par Khider Cherif – Les travaux du 28e sommet de la Ligue des Etats arabes se sont ouverts ce matin à Amman en présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement. A l’exception de la Syrie, pratiquement tout le monde a fait acte de présence. Même le très âgé, mais néanmoins capricieux roi Salman d’Arabie Saoudite est présent. Faut-il pour autant attendre de ce conclave un sursaut de dignité des Arabes ou à tout le moins des résolutions susceptibles d’atténuer les niveaux de souffrance de nombreux peuples arabes affectés par les conflits ? Ya-t-il une chance pour que le souhait de l’Algérie de réformer «en profondeur» la Ligue arabe soit entendu ?
Inutile d’essayer de chercher. Il n’en sortira quasiment rien de ce sommet. Comme toutes les autres fois passées, les leaders se contenteront uniquement d’afficher une union de façade et d’arroser l’opinion de professions de foi et de déclarations d’intention que, de toutes les manières, personne ne prendra même pas la peine de lire.
Et vous savez pourquoi ? La majorité des présents au Sommet arabe d’Amman n’ont en réalité aucune envie que les choses bougent ou changent. Ou plutôt, ils veulent que le changement se fasse dans le sens qu’ils désirent eux, et non dans celui voulu par les peuples arabes. Plus encore, certains sont responsables de l’indescriptible chaos qui règne actuellement en Libye, au Yémen et en Syrie.
Est bien naïf celui qui pense, par exemple, que l’Arabie Saoudite ou le Qatar daigneront bouger le petit doigt pour que la guerre s’arrête au Yémen, en Syrie et en Libye. Ce sont précisément eux qui y ont mis le feu. Et ils ne s’arrêteront pas d’ensevelir les peuples de ces pays sous des tapis de bombes tant qu’ils n’auront pas obtenu ce qu’ils attendent. A ceux qui ont la mémoire courte, qui croient à la soi-disant action arabe commune et qui acceptent encore de se nourrir d’illusions, il y a juste lieu de leur rappeler que c’est Riyad et Doha qui avaient tapé du poing en 2011 pour exclure de cette même Ligue arabe la Libye et la Syrie et consenti à plonger le monde arabe dans l’instabilité.
Assoiffé de sang, n’est-ce pas d’ailleurs le haineux ancien Premier ministre du Qatar, Hamad Ben Jassem Al-Thani, dont le pays avait financé la destruction de la Libye, qui avait menacé, à la même époque, de renvoyer l’Algérie à l’âge de pierre. Tout cela parce qu’Alger avait mis en avant la nécessité de privilégier le politique au détriment de la guerre ? Non, il faut se méfier comme d’une vipère de cette Ligue arabe totalement acquise au néo-impérialisme international. Demandez aux Palestiniens. Ils connaissent mieux que quiconque la vraie nature des fripouilles qui y siègent.
K. C.
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