Crise au RCD : rien ne va plus à Tizi Ouzou
Rien ne va plus au bureau régional (BR) de Tizi-Ouzou du Rassemblement pour la culture et la démocratique (RCD). Les protestations et les démissions s’enchaînent. Après la démission collective des cadres et militants de la commune d’Aghribs, c’est au tour de la section d’Akbil de s’élever contre les responsables du bureau régional pour les mêmes motifs.
Dans une lettre ouverte adressée à la direction nationale, les protestataires, dont le président de l’APC, les vice-présidents, le secrétaire général et les responsables de la section, pointent du doigt les pratiques répréhensibles du BR de la wilaya de Tizi-Ouzou. La section d’Akbil se contente pour le moment d’un gel de ses activités, attendant de voir la réaction de la direction nationale. Les signataires ont décrit la situation du parti à Tizi-Ouzou et toutes les pratiques qui affaiblissent davantage le RCD dans cette wilaya et lui font perdre son capital-militants.
Les protestataires font état à la direction nationale du «désengagement total de notre base militante causé principalement par un ostracisme bien orchestré par toutes les structures régionales de notre parti, censées accompagner nos élus qui ont honoré notre parti en arrachant l’APC avec une majorité absolue». Ils affirment que toutes leurs doléances et leurs rapports adressés au bureau régional sont restés lettre morte.
«Cette pratique, qui s’apparente à un parti pris flagrant, a commencé depuis l’installation de notre exécutif communal qui s’est vu refuser l’utilisation de la décharge d’une commune voisine par un maire de notre parti, alors qu’avant, notre APC, du temps où elle était gérée par nos adversaires politiques, avait cette même décharge mise à sa disposition par le même P/APC pendant tout leur mandat», dénoncent-ils, soulignant que depuis la dénonciation de cette situation dans un rapport détaillé et adressé au bureau régional, «notre APC est bannie par la structure régionale de notre parti qui n’a daigné envoyé ni cadre ni responsable, ne serait-ce que par visite de courtoisie».
Les protestataires dénoncent aussi le fait que la section RCD d’Akbil n’ait pas été associée au fonctionnement ou à la composante du bureau régional. Mais pour eux, le pire est le comportement des responsables du bureau régional qui se délectaient sur les réseaux sociaux en partageant des «publications infamantes et diffamantes à l’encontre des élus de l’APC, allant jusqu’à les accuser de trahison».
Ces protestataires soulignent qu’ils ne pouvaient plus accepter un tel «ostracisme» des structures régionales. En gelant leurs activités au sein de la section d’Akbil, ces élus réclament un changement de responsables au bureau régional qui ont visiblement mauvaise presse au sein de la base militante et rejetés selon toute vraisemblance par plusieurs sections locales.
En février dernier, des membres du conseil national avaient, de leur côté, dénoncé «un statu quo et des dysfonctionnements qui se multiplient au bureau régional, provoquant l’effacement du RCD dans cette wilaya, au moment où la direction nationale déborde d’activités».
Dans une lettre adressée au président du parti, Mohcine Belabbas, ces membres mécontents, dont un ex-député et un ex-P/APW, parlent de «dérives jamais égalées» et de «violences répétitives des dispositions statutaires et réglementaires commises par les responsables actuels du bureau régional». Une situation qui semble ainsi perdurer.
Sonia Baker
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