Abdelmalek Sellal : «L’Algérie a encore besoin d’importer certaines marchandises»
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a affirmé samedi à El-Oued que la réduction de l’importation ne signifiait pas l’interdiction de certaines marchandises, car l’Algérie a encore besoin d’une concurrence pour fixer les prix et offrir un meilleur choix au consommateur.
«La réduction de la liste des importations ne signifie nullement l’interdiction de certaines marchandises, car nous avons encore besoin de fixer les prix sur le marché et de garantir la qualité, d’une part, et d’offrir un meilleur choix au consommateur algérien, d’autre part», a indiqué M. Sellal dans une allocution lors d’une réunion avec les autorités locales et les représentants de la société civile.
Il a précisé à ce propos que les mesures du gouvernement de rationalisation des dépenses publiques et de maîtrise du commerce extérieur tendaient à «préserver les équilibres macro-financiers du pays et le pouvoir d’achat du citoyen tout en poursuivant les programmes de logements, de santé et d’éducation ainsi que les efforts d’appui à l’investissement productif».
Il a souligné également que la diversification de l’économie renvoyait indubitablement à la génération d’activités dans les domaines qui enregistrent un déficit afin de couvrir les besoins et l’exportation qui ne doit pas se limiter aux cimenteries, au montage de véhicules, à la sidérurgie et aux minoteries qui «restent, bien qu’elles sont actuellement rentables, exposés à la récession».
Au volet industriel, le Premier ministre a rappelé que ce secteur représentait un «autre axe dans l’action du gouvernement pour la modernisation et la diversification de l’économie nationale à travers la relance de l’infrastructure industrielle nationale, le soutien de la production locale et la promotion des marques «made in Algeria».
S’exprimant sur le secteur tertiaire, il a relevé que celui-ci constituait une partie importante des importations et il est donc important, selon lui, de «développer nos capacités en matière de bureaux d’études, de transport de marchandises et de technologies nouvelles et autres activités susceptibles de réduire les dépenses de l’Etat et de permettre à une jeunesse aussi dynamique et ambitieuse que celle d’El-Oued d’entreprendre et de contribuer ainsi au développement du pays».
«Il est impératif d’opérer un changement dans les mentalités afin de renouer avec la valeur des métiers et de l’enseignement professionnel», a-t-il encore dit, avant de souligner la nécessité de développer les spécificités de chaque wilaya afin d’«atteindre des objectifs plus importants comme l’exportation, la transformation alimentaire et la diversification des activités économiques dans la wilaya à l’image du tourisme, de l’artisanat et des services».
Rappelant la contribution du peuple en tant que partenaire à l’édification du pays, le Premier ministre a déclaré que «si nous devions compter uniquement sur notre peuple, sa sagesse et son génie collectif, nous sommes alors tenus de lui faire confiance, de lui dire la vérité et de l’associer à la construction de son pays». L’Etat «a le devoir d’informer le citoyen particulièrement dans ce monde d’aujourd’hui marqué par de profondes mutations d’ordre idéologique, sécuritaire et économique et qui connaît un développement perpétuel des technologies de l’information et de la communication et une interférence entre les discours scientifique, politique, médiatique et même religieux», a-t-il poursuivi, avant d’affirmer que c’est dans ce cadre précis que s’inscrivent les visites dans les différentes régions du pays qui sont loin d’être «simple routine ou tradition».
Il a ajouté dans ce sens que «la communication demeure le meilleur moyen de s’enquérir des préoccupations du citoyen» pour les responsables. A une question d’un citoyen sur la récupération des armes saisies lors de la décennie noire, M. Sellal a fait savoir que 56% de ces armes soit 258 000 armes ont été rendues à leurs propriétaires.
R. N.
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