Venezuela : la Cour suprême annule les pouvoirs élargis octroyés au président Maduro
La Cour suprême vénézuélienne a renoncé, ce samedi, à s’attribuer les pouvoirs du Parlement et à conférer des prérogatives élargies au président, Nicolas Maduro, qui semble avoir décidé de reculer face aux manifestations annoncées comme massives.
La Cour a d’abord annoncé revenir sur sa décision du 30 mars de s’arroger les pouvoirs législatifs et de priver les députés de leur immunité. Celle-ci avait déclenché une vague de réprobation internationale et marqué une escalade dans la crise politique agitant ce pays pétrolier, l’opposition dénonçant un «coup d’Etat». La haute juridiction a ensuite publié une décision annulant les pouvoirs élargis qu’elle avait conférés précédemment au président socialiste afin de réviser les lois sur le crime organisé, le financement du terrorisme et sur la corruption, ainsi que le code pénal et celui de la justice militaire.
Ces décisions interviennent après un Conseil de défense convoqué vendredi par Nicolas Maduro et réunissant les représentants des principales institutions du pays. Il avait «exhorté» la Cour suprême à «réviser les décisions» en question, «afin de maintenir la stabilité institutionnelle et l’équilibre des pouvoirs». Le président socialiste semble vouloir lâcher du lest dans son bras de fer avec l’opposition antichaviste (du nom de l’ancien président Hugo Chavez, 1999-2013), victorieuse des législatives de fin 2015 et qui réclame son départ.
Les adversaires du chef de l’Etat ont appelé à descendre massivement dans la rue samedi. «Nous allons planifier des actions de protestation, lancer un immense mouvement de pression citoyenne et de résistance», a promis le chef des députés de l’opposition, Stalin Gonzalez.
L’opposition réclame des élections anticipées afin de sortir de la crise politico-économique qui secoue le pays. Vendredi, la Cour avait été critiquée pour la première fois dans le camp même de M. Maduro. Une haute responsable, Luisa Ortega, la chef du parquet au niveau national, considérée comme affiliée au camp présidentiel, avait dénoncé une «rupture de l’ordre constitutionnel».