La secte religieuse Ahmadiyya divise les défenseurs des droits de l’Homme
Les développements que connaît l’affaire de la secte religieuse Ahmaddiya sèment la discorde au sein de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), représentée par plusieurs «ailes». Entre ceux qui défendent le principe de la liberté religieuse, consacrée par la Loi fondamentale du pays, et ceux qui mettent en avant les dérives de cette secte, les différentes «ailes» s’affrontent par médias interposés.
Ainsi, la LADDH de Hocine Zehouane défend le droit d’épouser une autre confession religieuse que le sunnisme. Pour Saïd Salhi, vice-président de la LADDH aile Zehouane, les arrestations des ahmadites en Algérie est une «persécution» et une «atteinte» aux libertés, mais aussi aux lois algériennes et aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie. Cette position lui a valu de vives critiques, notamment sur les réseaux sociaux, où elle reste active. Pour M. Salhi, cette organisation de défense des droits de l’Homme «est victime d’une campagne de dénigrement parce qu’elle a pris la défense des ahmadites».
La LADDH dirigée par Nourreddine Benissad brille, quant à elle, par son silence, alors que celle dirigée par Houari Kaddour dénonce la surenchère et l’amplification des faits relatifs à cette secte. Cette «ligue» dit suivre de «près les rapports envoyés de l’Algérie à certains pays et organisations occidentaux sur le rétrécissement sur la secte Ahmadiyya par les autorités algériennes».
Pour Houari Kaddour, «ces rapports ont été établis et communiqués sans se référer à des enquêtes réelles sur le terrain ou encore même entendre le témoignage de ceux qui ont été interpellés». Selon lui, environ 90% de ceux qui ont été arrêtés, ont été libérés par les tribunaux. Houari Kaddour affirme, en revanche, que «les autorités enquêtent sur ceux qui s’efforcent de ramasser des fonds et à les transférer à l’étranger à des fins douteuses qui n’ont aucune relation avec la religion ou la secte». «Des jeunes qui visent l’émigration ont été séduits et dupés. En leur faisant croire qu’ils pourraient décrocher un visa d’entrée à la communauté européenne, notamment en Grande-Bretagne, ils ont été exploités par la secte pour satisfaire leurs besoins matériels», assure Kaddour Houari, selon lequel la pauvreté et la nécessité constituent le point commun de la majorité des adeptes de cette croyance. Ce qui s’ajoute à l’ignorance et à l’analphabétisme dont ils souffrent.
Ainsi, la secte Ahmadiyya aggrave ainsi les divisions entre les défenseurs des droits de l’Homme qui tentent, chacun selon sa situation du moment, de se positionner sur les événements qui agitent la scène politique nationale.
Sonia Baker
Comment (13)