L’identité n’est pas une fin en soi
Par Nasser Chali – Traiter de l’identité n’est pas une mince affaire mais son importance vaut bien la peine d’essayer de la comprendre.
L’identité «est le caractère de deux êtres ou choses qui ne sont que deux aspects divers d’une réalité unique, qui ne constituent qu’un seul et même être.» Je pense que cette définition du Larousse sied parfaitement à la réalité algérienne. Mais même si nous sommes tous algériens, nous ne sommes pas des photocopies. Nous sommes les deux faces d’une même médaille forgée au cours des siècles d’Histoire. Rien ne permet de dire que l’un est mieux loti que l’autre en matière d’identité.
J’irai plus loin en disant que l’identité est le «caractère permanent et fondamental d’un groupe, qui fait son individualité, sa singularité». Notre nation puise ses origines dans un récit national qui plonge ses racines dans la nuit des temps. Personne ne peut se targuer d’être le seul dépositaire de cette Histoire en vertu de la langue qu’il parle ou de sa localisation géographique.
C’est là que l’apprentissage de l’Histoire à nos enfants prend toute sa valeur dans la quête de notre être national. Ce roman national qui a fait de nous ce que nous sommes devenus aujourd’hui. Je donne un exemple : quand on sort du cinéma et le film était bon, on se met à parler de son histoire et à en aimer les acteurs. C’est de même chose pour un pays, on doit faire connaître son histoire pour que ses enfants l’aiment et le protègent.
Tout ce dont nous jouissons actuellement, nous le devons à ceux qui nous ont précédés. Il faut leur rendre justice en étudiant l’immensité de leurs sacrifices.
Mais l’identité n’est pas une fin en soi. Elle n’aura de sens que ce qu’on fait de nous-mêmes et de notre pays. Donc, la balle est dans le camp de chacun de nous avec cette lancinante question : que puis-je faire de bon à mon niveau ? Parce que l’être humain fait retomber la plupart du temps ses échecs sur autrui, comme disait le philosophe : «L’enfer, c’est les autres.»
Quant à vos interventions, chers compatriotes, elles sont en majorité bonnes, quelquefois excessives mais toujours empreintes de fraternité. C’est ça l’essentiel. Et vous savez pourquoi ? Tout simplement parce que nous avons la même identité.
Nasser Chali
Enseignant, Toronto.
Dernier livre paru : L’Apatride, éditions L’Harmattan.
Comment (80)